Pour enrayer l'épidémie de coronavirus, le gouvernement ne mise pas seulement sur la vaccination. La semaine dernière, Jean Castex a fait savoir que les personnes symptomatiques et cas contacts pourraient générer eux-mêmes un arrêt de travail dérogatoire pour isolement immédiat. « Il est crucial que les personnes testées positives au Covid-19 ainsi que celles ayant des symptômes évocateurs et en attente du résultat de leur test s’isolent immédiatement », a ensuite détaillé l’Assurance maladie. Depuis le 10 janvier, les Français présentant des symptômes du Covid-19 peuvent donc aller sur le site declare.ameli.fr pour demander un arrêt de travail dérogatoire. Ils pourront ainsi bénéficier d’indemnités journalières sans délai de carence. L’Assurance maladie précise que les médecins ne doivent plus établir d’arrêt de travail pour ces patients mais les réorienter vers le téléservice, « au risque sinon que ces derniers se voient appliquer un délai de carence ».
Après cette déclaration, les personnes s’engagent à passer un test de dépistage dans les deux jours qui suivent. L’arrêt ne sera définitivement validé qu’une fois la date de résultat du test enregistrée sur declare.ameli.fr. Si le résultat est positif, l’intéressé est contacté dans le cadre du contact tracing et le conseiller de l’Assurance maladie prescrira lui-même une prolongation d’arrêt pour garantir l’isolement de sept jours depuis les premiers symptômes. « Si le malade consultait son médecin traitant après l’appel de la plateforme, celui-ci n’aurait donc pas à prescrire d’arrêt de travail, sauf s’il estimait nécessaire, au regard de symptômes persistants, de prolonger la durée de l’arrêt de travail délivré dans le cadre du contact tracing », détaille l’Assurance maladie.
Les patients, éloignés des cabinets ?
Mais avec cette mesure prise sans concertation avec la profession, les médecins craignent que les patients s’éloignent du cabinet. Dans un communiqué, l’UFML-syndicat regrette que l'Assurance maladie « joue au docteur » et que les Français puissent obtenir un arrêt « sans avis de leur médecin traitant ni consultation ». L'organisation présidée par le Dr Jérôme Marty rappelle que l’arrêt de travail n’est pas qu’une formalité administrative mais « un acte médical et thérapeutique destiné à un patient dont l’état de santé le requiert ». Alors que lors de la première vague, les médecins ont vu leurs cabinets désertés, le syndicat redoute que cette mesure produise le même effet.
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