Le pôle de santé va enfin pouvoir prendre son envol à Bergerac (Dordogne). Plusieurs années de négociations entre différents projets et envies et une phase d’organisation et d’élaboration auront été nécessaires. Mais après la création de l’association en janvier, en juin une plateforme collaborative en ligne doit être lancée. Première mise en place concrète du regroupement de 37 professionnels de santé de la ville.
En 2010 la réorganisation de la permanence des soins en Dordogne permet de faire le constat d’une baisse importante du nombre de généralistes « Voyant ça, nous avons mené une étude locale pour savoir qui allait partir et quand. Il y avait 32 généralistes en 2008, nous sommes 24 aujourd’hui, nous serons 20 à la fin de l’année et les prévisions tablent sur 15 en 2018 si rien n’est fait » explique le docteur Benoît Blanc, président de l’association du pôle de santé. « Avec une population qui augmente et des constats similaires chez les kinés ou les dentistes par exemple, il nous a semblé essentiel de s’organiser pour attirer des jeunes ».
30% des libéraux de la ville
Après une étude approfondie de l’offre de soins sur la ville ou des motivations des jeunes médecins, plusieurs professionnels de cette ville d’un peu moins de 30 000 habitants décident de créer un pôle de santé. Ces professionnels de santé libéraux créent donc une association loi 1901 « Le Collectif des professionnels de santé pour l’amélioration des soins de premier recours ». Aujourd’hui ce sont 37 professionnels (sur 120 pour Bergerac) qui en font partie, 15 médecins généralistes, 13 infirmiers, 6 masseurs-kinésithérapeutes et 3 chirurgiens-dentistes.
Travail en réseau
« C’est un pôle dématérialisé, chacun reste sur son lieu d’exercice, mais nous allons mettre en place des outils pour travailler en réseau ». Première étape de cette collaboration le lancement d’un site internet « Nous devons rencontrer Télésanté Aquitaine en juin qui doit nous aider à lancer cette plateforme collaborative. Pour les professionnels, elle doit faciliter l’échange d’information médicale, et pour les usagers des renseignements plus ciblés sur l’offre de soins » souligne le Dr Blanc.
D’autres projets sont en chantier pour le pôle de santé « Nous voulons mettre en place une plateforme téléphonique avec un secrétariat commun. Nous avons aussi un projet immobilier pour agrandir les cabinets et augmenter le nombre de professionnels et également pour se mettre aux normes handicaps. On travaille avec la mairie sur ça, car c’est eux qui financent, nous serons ensuite locataires ». L’accueil d’étudiants en médecine dans les cabinets ou le travail et la formation sur des sujets transversaux comme le retour au domicile font partie des objectifs prioritaires du pôle de santé.
Indépendance d’esprit
Tout ça a évidemment un coût qui conditionne l’avancée plus ou moins rapide des projets « Là nous attendons le soutien financier de l’ARS » explique le Dr Blanc « Sur la phase de création un projet comme celui-ci nécessite autour de 160 000 euros », un budget auquel participe notamment le conseil général, le conseil régional ou la mairie. Mais malgré une certaine dépendance financière vis à vis des collectivités le pôle de santé tient à son indépendance « Quand le projet a été lancé, nous étions en période électorale on s’est donc battu contre les intérêts personnels de chacun, les tentatives de récupération politique. On veut rester neutre car avant tout c’est un projet qui est parti des médecins ».
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