Face à la pénurie de médecins, le salariat fait une nouvelle fois recette. Après la Saône-et-Loire et la Corrèze, la ville de Bourges (Cher) envisage de salarier quatre médecins généralistes d'ici la fin de l'année pour prévenir la baisse annoncée de sa démographie médicale.
La préfecture du Cher (65 500 habitants) compte actuellement 38 médecins généralistes et douze médecins de SOS médecins. Mais d'ici à cinq ans, une dizaine d'entre eux atteindra l'âge de la retraite et partira probablement. « Nous avons donc choisi d'être proactifs sur ce sujet, même si la ville n'est pas une zone défavorisée selon les critères de l'agence régionale de santé (ARS) », explique Annie Mordant, adjointe au maire, déléguée à l'action sociale et à la santé.
La capitale du Berry s'est inspirée du département de la Saône-et-Loire, qui est parvenu à recruter 30 médecins en un an et demi. « Cela nous a rassurés dans un sens, si la Saône-et-Loire a réussi à attirer 30 généralistes, pourquoi pas nous ! Après tout ce département n'est pas plus sexy que le Cher », poursuit Annie Mordant.
Sur ces quatre médecins, deux travailleront à temps plein pour un centre de santé (en train d'être rénové), un sera partagé entre le centre hospitalier Jacques Cœur et le centre de santé, et le dernier sera en exercice mixte. La mairie de Bourges prendra également à sa charge un poste de secrétaire pour ces quatre médecins.
Cadre de vie exceptionnel
Le salaire de ces quatre médecins collera à la grille des médecins de la fonction publique territoriale. « Un salaire plancher sera fixé à un bon niveau de cette grille, mais nous laissons une marge de manœuvre et surtout la capacité pour les médecins de négocier avec nous en fonction de leur expérience », indique Cécile Jamet, directrice du centre communal d'action sociale (CCAS). Actuellement, un médecin territorial 1re classe peut gagner jusqu'à 4 500 euros brut, et un médecin « hors classe » jusqu'à 5 200 euros brut.
La municipalité veut aussi mettre en avant l'offre de services disponibles au sein de celui-ci (crèches, établissements scolaires, emplois locaux) et son cadre de vie « exceptionnel ». Concernant l'environnement médical, une maison de santé pluridisciplinaire est également dans les tuyaux (deux médecins déjà présents vont se regrouper), ainsi qu'un pôle de santé privé (adossé à une résidence pour personnes âgées).
Le Cher reste un département en tension : la moyenne d'âge des médecins du Cher est de 53,3 ans et depuis 2010, le département a perdu 17 % de ses médecins généralistes. L'intercommunalité de Bourges reste cependant moins sinistrée que le reste du département, avec une densité de 13,9 médecins généralistes pour 100 000 habitants, selon les chiffres de l'Ordre des médecins.
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