Depuis hier matin, un nouveau site internet propose aux patients de noter gratuitement leurs médecins. Avec MediEval4i, les patients peuvent déposer leur avis sur cinq critères : l’accueil, la ponctualité, les explications fournies sur le traitement, l’écoute du praticien et le temps de la consultation. Pour chaque item, ils donnent une note sur cinq, symbolisée par des cœurs ce qui donne ensuite une moyenne entre 0 et 5 cœurs donc.
Un dispositif de « modération très stricte des avis, contre le dénigrement, la diffamation, la misogynie a été mis en place, ainsi qu’un droit de réponse du médecin », explique le fondateur Mathias Matallah dans un article du Parisien.
Le Dr Jacques Battistoni, président de MG France a ainsi exprimé « la réticence des médecins à ces notations ». Pour le président de la section éthique et déontologie du Conseil national de l’ordre des médecins, le Dr Jean-Marie Faroudja, ces sites risquent « d’altérer la relation de confiance entre le médecin et le patient », a-t-il expliqué au Figaro. Dans un tweet, le président de l’UFML-S, le Dr Jérôme Marty a appelé tous les médecins à demander le retrait de leur fiche personnelle sur ce site.
J’invite tous les médecins à rappeler les bases même du #RGPD à @MediEval4i et à demander le retrait de leur fiche personnelle de ce site, exploitée sans leur autorisation poke @bdLegrand
— DrMartyUFML-S (@Drmartyufml) 16 avril 2019
Cette « société » ne fera pas son beurre de l’exploitation des données des medecins
« Il est légitime de noter une structure où notre vie est en jeu » juge en revanche Alain-Michel Ceretti, président de France Assos Santé. Le collectif prévoit d’ailleurs de lancer à son tour, d’ici la fin de l’année, son propre site d’évaluation « Moi patient ». Les fondateurs de MediEval4i s’attendaient certainement à être attaqués des médecins. « Je suis prêt à me défendre, si les médecins se hasardent sur le terrain de la polémique, ils vont se discréditer », a ainsi déclaré Mathias Matallah. En effet, les créateurs de MediEval4i ne sont pas les premiers à tenter de se lancer dans ce business en France. Avant eux, des sites comme Notetondoc, note2bib.com ou demica.com s’y sont essayés, sans succès. Sur le moteur de recherche Google, en revanche, les patients ont depuis plusieurs années la possibilité de noter un praticien.
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