Que représentent les soins non programmés dans l’activité quotidienne du médecin généraliste traitant ? C’est pour en avoir le cœur net qu’à la demande de MG France, 48 généralistes ont épluché le contenu de leur consultation (profil patient, motif abordé, durée, décision prise) durant la journée du mardi 10 décembre. Présentés lors du colloque du syndicat ce jeudi 23 janvier, les résultats montrent sur les 1 137 consultations analysées qu’un peu moins de la moitié de l’activité relève des soins non programmés. Il s’agit de « soins non prévus sur l’agenda du professionnel la veille du contact et d’un problème de santé non encore pris en charge par un professionnel de santé », peut-on lire dans l’enquête. Par ailleurs, la demande de soins en dehors des créneaux de rendez-vous peut être ajoutée au dernier moment dans une consultation programmée.

Pour chaque consultation, deux motifs différents sont évoqués. Les sphères ORL en soin aigu (angine, rhinite, etc.), le renouvellement des traitements chroniques et les problèmes gastriques aigus sont les trois motifs les plus fréquents qui amènent les patients à consulter en dernière minute.
Concernant les thématiques les plus abordées, les pathologies chroniques (49,3 %), les sphères ORL (33,3 %) et la prévention (24 %) arrivent là encore en tête. « L’activité du médecin généraliste est variée, chronique et aiguë, commente le Dr Gilles Urbejtel, chargé de mission à MG France. Il n’y a pas une opposition entre ces deux champs en médecine générale. C’est important d’avoir connaissance des motifs car cela influe sur la durée des consultations ».
Par rapport à une consultation programmée, d’une durée moyenne de 18,1 minutes, un rendez-vous non programmé est un peu moins long (16,4 minutes). « Chaque soin non programmé donne lieu à un autre sujet abordé, analyse le Dr Urbejtel. Même si la pathologie chronique est la première thématique abordée, ce n’est pas le premier motif pour lequel les patients viennent. Ce sont plus les soins aigus comme l’ORL, la gastro, la rhumato ».


Par cette enquête, MG France souhaite « démontrer que les soins non programmés font partie de la médecine générale et que les médecins généralistes s’organisent au quotidien pour pouvoir les assurer ». Contrairement aux centres de soins non programmés, qui répondent à une « demande “urgente” pour un seul motif », les autres structures libérales (cabinet, maisons de santé, etc.) ont le mérite de faire du non programmé sans pour autant s’en tenir là, soutient le Dr Urbejtel. Dit autrement : les médecins généralistes « traditionnels » accordent du temps au patient non programmé pour d’autres raisons, que ce soit pour un renouvellement de traitement ou pour faire de la prévention. « Nos patients qui sont pris en charge en non programmé, notamment ceux qui ont une maladie chronique, sont toujours soignés dans une logique de parcours par un généraliste, qu’ils soient leur médecin traitant ou non » conclut le généraliste.
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