Source de débats – souvent houleux – entre ses partisans et ses opposants, l’homéopathie et son éventuel déremboursement par l’Assurance maladie intéressent également les députés. Ainsi, plusieurs d’entre eux, de tous bords politiques, ont interpellé ces dernières semaines Agnès Buzyn à ce sujet, via des questions écrites consultables sur le site de l’Assemblée nationale.
La ministre interrogée sur « ses intentions »
Les élus font part de leur inquiétude et demandent à Agnès Buzyn « quelles sont ses intentions » sur le sujet. Certains souhaitent également savoir si la ministre « se limitera aux conclusions de la Haute autorité de santé » ou si elle prendra en compte d'autres éléments et témoignages.
En janvier, Christophe Jerretie, député LREM de Corrèze a souligné que les médicaments homéopathiques étaient des « produits validés et dont la traçabilité est certifiée ». « Il n'en est pas de même pour certains produits étiquetés "médecine douce" qui pourraient profiter d'un déremboursement de l'homéopathie », a-t-il alerté.
De son côté, Grégory Besson-Moreau, député LREM de l’Aube a rappelé en février qu’une enquête Odoxa avait révélé que « 73 % des Français faisaient confiance à l'homéopathie et qu’un médecin sur quatre prescrit actuellement de l'homéopathie tous les jours à ses patients ». Son homologue la députée LREM du Pas-de Calais, Jacqueline Maquet, observe quant à elle que « de nombreux patients et professionnels de santé s'inquiètent d'un éventuel déremboursement en arguant qu'une telle décision nuirait à la liberté des soins ».
Enfin, le député UDI du Haut-Rhin, Olivier Becht s’interroge, lui, sur l’impact économique d’un déremboursement qui « réorienterait les prescriptions médicales vers des médicaments remboursés par la Sécurité sociale ».
La réponse sempiternelle d'Agnès Buzyn
À chaque fois, la réponse est la même : le ministère dit attendre l'avis de la commission de la transparence de la Haute autorité de santé — prévu pour le printemps — « quant au bien-fondé des conditions de prise en charge et du remboursement des médicaments homéopathiques ». Il indique que celui-ci « devra se baser sur l'efficacité de ces produits et leurs effets indésirables, leur place dans la stratégie thérapeutique, la gravité des affections auxquelles ils sont destinés, leur caractère préventif, curatif ou symptomatique, et leur intérêt pour la santé publique » et que « la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2019 prévoit à l'article 65 de préciser les règles de prise en charge de l'homéopathie ».
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