La question des effectifs hospitaliers a fait son grand retour dans la campagne. Emmanuel Macron, qui doit annoncer le chiffrage de son programme le 22 février, et l'intégralité de ses mesures le 2 mars, a déclaré vendredi que des "non-renouvellements" de fonctionnaires étaient "inévitables" au nom de la modernisation. Avec lui à l'Elysée, il y aurait néanmoins des recrutements dans la police, la sécurité, l'éducation, mais seulement un maintien des effectifs hospitaliers. "Je vais embaucher des fonctionnaires dans la police, la sécurité, dans l'Éducation nationale et on n'en supprimera pas dans la fonction publique hospitalière qui en a besoin", a promis l'ancien ministre de l’Économie à l'antenne de Radio Classique.
La veille, le Premier ministre s'en était pris vivement aux intentions de François Fillon sur ce versant. Bernard Cazeneuve a fustigé jeudi ceux qui proposent de supprimer "500.000 à 600.000 postes de fonctionnaires" tâclant sans le nommer le candidat de la droite à la présidentielle. Dans un discours devant des élèves de l'ENA à Strasbourg, le chef du gouvernement a expliqué : "Peut-on réellement croire que moins de sécurité, moins de soins, moins d’éducation, moins d’infrastructures amélioreront la qualité de vie des Français ?", a-t-il lancé, soulignant que le non remplacement "d'aucun départ à la retraite" dans la fonction publique reviendrait à "accepter" des suppressions dans l'Education nationale, la police, les hôpitaux.
Selon le Premier ministre,cette mesure se traduirait à l'hôpital public par la suppression de "plus de 100 000 postes, soit (...) 25 centres hospitaliers, quand le vieillissement de la population tend à augmenter le besoin de lits d’hôpitaux", et à "priver les Français les plus fragiles de l’accès aux services qui leur garantissent une existence digne et décente" notamment à la campagne ou en périphérie des villes.
Au passage, il en a profité pour dénoncer les propositions de l'extrême droite qui consistent à priver les étrangers en situation irrégulière résidant en France de la gratuité de l’accès aux soins ou à refuser d’accueillir à l’école leurs enfants en âge d'être scolarisés.
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