La parole est à la défense. Après les plaintes déposées à l’encontre de médecins signataires d’une tribune réclamant, entre autres, le déremboursement de l’homéopathie par l’Assurance maladie, un collectif de praticiens anti « Fake Med » organisait sa première assemblée générale samedi à Paris. Une quarantaine de médecins (sur les 123 adhérents revendiqués), venus des quatre coins de la France, avaient fait le déplacement.
Au programme notamment : l’élaboration d’une ligne de défense commune avec les avocats du collectif, après la tenue de réunions de conciliation devant les Ordres départementaux et avant l’arrivée prochaine des premières convocations devant les chambres disciplinaires de première instance régionales. L’objectif : qu’aucun des 124 signataires originels ne soit condamné.
Orienter les débats sur le fond
Contactée par « Le Généraliste », le Dr Céline Berthié, généraliste à Cussac-Fort-Médoc (Gironde) et élue samedi au conseil d’administration du collectif FakeMed, préfère ne pas dévoiler les contours de cette défense pour le moment. Attaqués pour anti-confraternité, les signataires de la tribune seront contraints de répondre sur la forme, même s’ils espèrent emmener les débats sur le fond. « Ce que je peux dire, c’est que nous allons faire valoir que nous attaquons l’homéopathie, et non les médecins homéopathes », confie Céline Berthié.
Lobbying auprès des autorités de santé
Pour l’heure, le collectif se concentre sur les conciliations et convocations consécutives aux plaintes du SNMHF et de l’Union Collégiale. Mais FakeMed assure poursuivre son combat contre les autres disciplines (acupuncture, mésothérapie…) visées par la tribune de mars. « Nous voulons promouvoir une médecine fondée sur les preuves, rappelle Céline Berthié. Nous aurons d’autres terrains d’action que la seule homéopathie. De manière générale, nous voulons améliorer les pratiques médicales pour éviter l’impact des croyances dans notre exercice quotidien. »
Pour cela, le collectif entend « faire du lobbying auprès des autorités de santé pour ne plus reconnaître les diplômes de fake médecines et limiter leur propagation ». Une méthode qui a déjà porté ses fruits pour l'homéopathie, puisque la HAS devra se prononcer sur son efficacité d'ici février 2019. Le collectif veut également s'inviter dans les départements de médecine générale des facultés de médecine afin de sensibiliser les étudiants.
Enfin, FakeMed souhaite « faire preuve de pédagogie » en menant des actions de vulgarisation auprès du grand public, notamment en occupant l’espace médiatique. « Si nous ne prenons pas cette place, d’autres le font et ne racontent pas forcément des choses très justes », conclut le Dr Berthié.
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