Une étudiante en deuxième année de médecine à Paris 13 (photo) a porté plainte la semaine dernière contre d’autres étudiants de sa promotion pour injures antisémites, révèle aujourd’hui Europe 1. La jeune fille de 20 ans raconte avoir fait l'objet de harcèlement de la part d'un groupe d'élèves de l'université, notamment dans le cadre de la préparation du week-end d'intégration de la fac de médecine. « On est passé des blagues sur la Shoah à des saluts hitlériens, puis on invente un jeu qui s'appelle le +freespa+, le lancer de kippa qu'on jette par terre », raconte-t-elle. La jeune fille prend alors ses distances avec ce groupe mais elle devient alors la cible de moqueries et de menaces sur le groupe Facebook de préparation du week-end d’intégration. Le débat tourne notamment autour du thème de l’édition 2019 : « Auschwitz 2 019 », « rafle 2 019 », « les nazis contre les juifs » sont notamment proposés, agrémentés d’une photo d’un étudiant juif brûlant dans les flammes. La jeune fille explique à Europe 1 avoir voulu « dénoncer cette banalisation de l’antisémitisme et cette acceptation sous couvert du second degré et de l’humour noir ». Même si cela lui vaut aujourd’hui d’être qualifiée de « traître et même de cancer de la promotion », explique-t-elle.
Une enquête ouverte
La plainte a été déposée dans un commissariat du Val-d'Oise le 20 octobre, a indiqué son avocat, Antonin Péchard. Le parquet de Bobigny a décidé d'ouvrir une enquête, confiée à la sûreté départementale de Seine-Saint-Denis. La présidence de l'université a reçu la jeune femme ainsi que les étudiants mis en cause. « Le Président a (également) saisi la commission disciplinaire ainsi que le procureur de la République », précise l’étudiante.
La ministre de l’Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, a également réagi dans un communiqué. Elle qualifie les faits de « profondément inacceptables ». « Au surlendemain de l’attaque antisémite de Pittsburgh aux États-Unis, je veux rappeler que les mots aussi peuvent tuer et que les injures et les gestes déplacés ont toujours été les prémices de violences plus grandes encore », ajoute-t-elle. Elle a salué la réaction de l’université et indiqué qu’elle recevrait aujourd’hui le Président de Paris 13, « afin de faire le point avec lui sur les dispositifs de prévention mis en place dans son établissement et sur les actions qui peuvent être immédiatement engagées pour mettre fin à ces dérives inacceptables ».
(avec AFP)
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