On apprend que, depuis trois ans, une personne ne possédant pas le diplôme de docteur en médecine a exercé à l’hôpital Lariboisière. Ce personnage venait habituellement à l’hôpital, suivait la visite d’un chef de service et, en maintes occasions, a aidé non seulement à des pansements mais aussi à des opérations.
Il s’était fort bien fait voir du directeur et des principaux médecins si bien qu’il a pris une réelle influence à l’hôpital où, à la fin, il voulut parler en maître. C’est ce qui l’a perdu car si on l’a prié de ne plus revenir dans les salles et de ne plus donner de soins aux malades, ce n’est pas parce qu’on avait appris qu’il n’était pas médecin mais pour se débarrasser d’un aide encombrant qui avait pris trop d’autorité.
Durant ces trois années, ce personnage a tenu cabinet de consultation en ville et, sans nul doute, il s’est servi de ses relations à l’hôpital pour se créer une clientèle. Il se disait médecin des yeux et des oreilles et faisait aussi des accouchements. Un jour, il raconta qu’il partait pour Bruxelles, appelé auprès de la comtesse de Flandre, malade Par malheur, il fit cette déclaration devant quelqu’un ayant des accointances avec la famille royale de Belgique qui, inquiet, s’empressa de télégraphier au château. On lui répondit que ce médecin y était inconnu et qu’en tout cas, la comtesse se portait bien. Cette vantardise donna l’éveil.
Puis le pseudo-médecin commit des opérations plus ou moins malheureuses en ville. On rechercha qui il était et on apprit qu’il avait déjà été condamné à 1 000 francs d’amende pour exercice illégal de la médecine. Un journal de médecine avait relaté cette condamnation : « Un sieur V., placier en huiles, vient d être condamné…, etc. » Ce placier en huiles, ayant une certaine influence à l’hôpital Lariboisière, voilà n’est-il pas vrai, une étrange chose ! Qu’en pensent le Dr Napias et le corps médical de l’hôpital ? Mais n’y a-t-il pas là quelque exagération ? Nos colonnes sont ouvertes à tous ceux qui voudront éclaircir ce petit mystère.
(« Chronique médicale », février 1910)
Jusqu’à quatre fois plus d’antibiotiques prescrits quand le patient est demandeur
Face au casse-tête des déplacements, les médecins franciliens s’adaptent
« Des endroits où on n’intervient plus » : l’alerte de SOS Médecins à la veille de la mobilisation contre les violences
Renoncement aux soins : une femme sur deux sacrifie son suivi gynécologique