A en croire l’Association française de l’industrie pharmaceutique (Afipa), la grève des médecins généralistes fin décembre aurait contribué à doper les ventes du marché de l’automédication. Selon les chiffres du 13ème baromètre des produits du selfcare, réalisé en collaboration avec Celtipharm, le mois de décembre 2014 a été "exceptionnel", "le plus fort même depuis 5 ans" (+12,6% par rapport à décembre 2013). Après étude des différents motifs pouvant avoir une incidence sur ce phénomène, l’Afipa affirme que l’effet de la grève a "permis" de générer 8,2 millions d’euros au marché de l’automédication. Pour Pascal Brossard, "le mouvement des médecins généralistes a engendré un transfert des consultations auprès du médecin généraliste vers le pharmacien pour le traitement des cas bénins." Un constat qui infirme les évaluations avancées par la Sécu qui relativisait le mouvement de fin d’année.
Le président de l’Afipa y voit aussi la confirmation d’une idée avancée depuis longtemps par son organisation, qui assure que le développement de l’automédication générerait des économies de santé pour la collectivité, au delà même du médicament : "au-delà de ce contexte particulier de grève, il apparaît évident que ce mode de prise en charge des pathologies courantes permettrait de désencombrer les cabinets médicaux et les services d’urgence, qui pourraient se concentrer sur leur cœur de métier à savoir les cas les plus graves et le suivi des maladies chroniques".
Autre enseignement majeur de cette étude : dans un marché qui est resté stable (-0,4% en valeur et -0,7% en volume), l’e-commerce n’a pas eu d’effet significatif sur les ventes d’automédication. Ce secteur représente moins de 0,1% des ventes deux ans après son lancement. Aujourd’hui, 209 sites sont autorisés à vendre des médicaments d’automédication sur internet, contre 78 en 2013, mais seuls 111 sont opérationnels.
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