Le phénomène n’est pas nouveau mais il passe de plus en plus mal. Ce mercredi, l’Intersyndicat national des chefs de clinique et assistants (Isncca), dénonce dans un communiqué les désignations d’office des jeunes praticiens (jeunes PH, CCA et assistants) pour effectuer les gardes au sein des services d’urgence. « Aujourd’hui les jeunes praticiens dans les services ne comprennent plus le fait d’être réquisitionnés pour réaliser de tels stages qui sont loin des compétences acquises pendant leur cursus », explique le Dr Emanuel Loeb président de l’Isncca. Même s’il reconnaît que c’est une pratique qui ne date pas d’hier et s'est pérennisée, la création depuis le début d’année d’un DES médecine d’urgence rend la chose plus difficile à accepter. « Il y a aujourd’hui une filière bien individualisée de la médecine d’urgence avec des spécificités de prise en charge. Est-ce que mettre un chef de clinique de dermatologie aux urgences cela a vraiment un sens aujourd’hui ? », avance le Dr Loeb. « Cela a aussi des impacts en termes d’organisation dans les services auxquels ils sont normalement affectés », ajoute-t-il.
Préavis de grève déposé
Le syndicat brandit donc la menace d’une grève. Il a déposé un préavis, effectif à partir de lundi, date à laquelle le syndicat a rendez-vous avec le Pr Isabelle Richard du ministère de l’Enseignement supérieur et le Dr Hervé Le Marec du ministère de la Santé. En fonction de cette réunion, l’Isncca mettra donc peut-être ses menaces à exécution. « Il y a une problématique aujourd’hui sur les statuts d’assistants de chefs de cliniques et des jeunes praticiens. Il faut s’y pencher rapidement pour éviter un sentiment d’être mal perçus et pas appréciés à notre juste valeur au sein des établissements publics de santé », note le Dr Loeb.
Jusqu’à quatre fois plus d’antibiotiques prescrits quand le patient est demandeur
Face au casse-tête des déplacements, les médecins franciliens s’adaptent
« Des endroits où on n’intervient plus » : l’alerte de SOS Médecins à la veille de la mobilisation contre les violences
Renoncement aux soins : une femme sur deux sacrifie son suivi gynécologique