Les stations de ski ne rouvriront pas leurs remontées mécaniques au 1er février et la saison blanche, dans le mauvais sens du terme, qui s’annonce à la montagne inquiètent tous les professionnels qui travaillent dans le secteur de la montagne. Y compris les médecins. Aujourd’hui environ 300 médecins généralistes sur le territoire national exercent en station de sports d’hiver et ont donc une activité qui est extrêmement dépendante de la saisonnalité. Dans un communiqué de presse paru jeudi, l’URPS-ML d'Auvergne Rhône-Alpes (Aura) affirme que la poursuite de la fermeture des remontées mécaniques « met en péril la survie de nombreux cabinets médicaux ».
En effet la saison hivernale leur permet de maintenir une couverture médicale à l’année. « Nous sommes dans des territoires éloignés, souvent à plus d’une heure de route d’un hôpital. Nous sommes donc obligés d’avoir un plateau technique important avec de la radiographie, des échographes et du personnel sur place. Nous avons donc des charges plus importantes que les généralistes en ville », explique le Dr Suzanne Mirtain présidente de l’association Médecins de Montagne et généraliste à Val-Cenis (Savoie). De l’activité très intense l’hiver dépend donc la survie de ces généralistes à l’année. « Selon le type de station c’est variable mais en moyenne de 50 à 85 % du chiffre d’affaires annuel dépend de la saison hivernale », précise-t-elle.
90 % de perte de chiffre d'affaires
Et depuis un an, les médecins de montagne sont déjà fortement impactés, mais la saison qui arrive promet de faire beaucoup de casse. Sur le mois de décembre en moyenne l’association Médecins de Montagne a mesuré pour ces professionnels une baisse de chiffre d’affaires de 58 % et qui montait même jusqu’à plus de 70 % pour plus d’un tiers d’entre eux. Et les prévisions pour janvier sont pires. « Certains nous annoncent une baisse prévisible de 90-95 % de chiffre d’affaires. Certains gros cabinets qui d’habitude voient 120 patients par jour, en ce moment en reçoivent quatre », ajoute le Dr Mirtain. Et en attendant les charges continuent à courir, tout comme les loyers qui sont généralement élevés dans ces territoires.
Pour éviter la catastrophe qui s’annonce, les médecins de montagne demandent donc à pouvoir bénéficier des aides au même titre que les restaurateurs ou hôteliers. « Nous voulons être reconnus comme les autres professionnels de la montagne comme impactés par la fermeture des remontées mécaniques et pouvoir rentrer dans les dispositifs S1 et S1bis pour qu’au moins nos charges soient prises en compte ».
De la survie de ces cabinets dépend aussi celle du maillage médical dans ces territoires ruraux isolés. « Nous sommes toute une jeune génération, qui s’installe en secteur 1, avec une grande amplitude horaire sur les prises en charge médicales et qui a la volonté de maintenir une activité à l’année dans des secteurs isolés ou la vie continue après la saison hivernale », souligne le Dr Mirtain.
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