Les généralistes libéraux notamment sont particulièrement touchés par le burn-out. La surcharge de travail et la lourdeur des tâches administratives sont notamment des facteurs de risque importants. Mais les médecins libéraux ne sont pas les seuls concernés, les omnipraticiens travaillant en centres de santé ne sont pas épargnés par les risques psychosociaux. Une table ronde organisée vendredi dans le cadre du Congrès des centres de santé, à Paris, l'a rappelé.
Pour les généralistes de ces structures, le stress est souvent dû à la typologie des patients qu’ils soignent. « Nous recevons une population précaire, des personnes exposées à la violence. Dans la consultation, beaucoup de choses se jouent au niveau de l’émotionnel », explique le Dr Julie Gilles de la Londe, généraliste au centre de santé de Gennevilliers (Hauts-de-Seine). « Des praticiens rencontrent des difficultés face aux grosses problématiques médico-sociales. Certains sont venus me voir car ils n’arrivaient pas à prendre de la distance et repartaient chez eux avec ces problématiques. Aussi bien les anciens que les autres d’ailleurs », confirme le Dr Manuelan de Montreuil. Ce qui représente un risque c’est d’être « sans arrêt sur la corde raide et en état d’urgence », ajoute-t-il.
Pressions budgétaires
Les situations complexes des patients face auxquels les médecins se retrouvent parfois démunis, sont d’autant plus difficiles à gérer dans un contexte budgétaire et d’organisation où les organismes gestionnaires demandent à ces structures de « faire autant avec toujours moins », confient les professionnels des centres. « Cela nous coûte encore plus d’énergie dans des contextes de flux tendu. Ou bien je balaie dans la consultation cette complexité et c’est inacceptable, ou je prends plus que le temps qu’on me donne normalement pour une consultation », explique le Dr Gilles de la Londe.
L'organisation même des centres de santé, un matériel inadéquat, la vétusté ou la propreté des locaux sont aussi parfois sources de stress. « Nous sommes aussi tellement nombreux qu’il est parfois difficile de construire ensemble, on a l’impression de ne pas se connaître », ajoute Julie Gilles de la Londe.
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