Lors des 2h30 d’interview accordées par Emmanuel Macron à BFMTV dimanche soir, il a été notamment question de la crise que traverse actuellement l’hôpital. Après une rencontre mouvementée et critiquée avec des personnels soignants il y a dix jours, le président de la République s’est montré plus compatissant vis-à-vis de la situation des professionnels de santé. « C’est insupportable ce que vivent ces personnels soignants », a-t-il estimé. Le chef de l’État a plusieurs fois blâmé la T2A pour cette situation et promis d’en sortir. « Ce à quoi nous assistons aujourd’hui, c’est le fruit de plusieurs années voire de plusieurs décennies de défaillance collective. L’hôpital est aujourd’hui étranglé par un système qui est devenu comptable, la tarification à l’activité ». Évoquant certains services d’urgences où les patients dorment sur les brancards faute de place, Emmanuel Macron a mis ces situations en parallèle avec d’autres services « où il y a des gens qui sont là et qui ne devraient pas y rester mais on leur fait des actes inutiles justement pour toucher la tarification à l’activité ». Le président a donc évoqué une rémunération davantage centrée sur le parcours ou l’épisode de soins. Mais quoi qu’il en soit, il a promis qu’il n’y aurait « pas d’économie sur l’hôpital dans ce quinquennat » et au contraire des investissements. « Le rendez-vous que nous avons aujourd’hui à l’hôpital est aussi important que celui de 1957 quand nous avons créé l’hôpital public », a-t-il souligné.
Réorganiser le lien ville-hôpital
Outre la sortie de la T2A, le chef de l’État a promis des annonces fin mai avec « des réponses pour les services les plus critiques dès 2018 ». « On va regarder au cas par cas ce qui doit être fait et pas simplement traiter le tarif ». Au programme notamment : « moins de bureaucratie à l’hôpital » et plus de « responsabilités aux personnels soignants » et surtout une réorganisation des services, mais aussi entre la ville et l’hôpital. « Il y a des plus en plus de gens qui se sont habitués à aller de manière inappropriée aux urgences même quand il y a une garde qui existe et il y a aussi de plus en plus d’endroits dans la République où il n’y a plus de garde », a pointé Emmanuel Macron.
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