Macron juge toujours utile d'élargir le mode de rémunération des médecins et Montebourg en pince toujpurs pour le salariat dans les déserts médicaux. Les deux candidats à la présidentielle ont eu l'occasion de revenir sur leurs propositions santé en cette fin de semaine.
Lors d'une réunion entièrement consacrée à ce thème, Emmanuel Macron a promis vendredi à Nevers "une révolution culturelle" en matière de santé "autour de quatre chantiers", la prévention, les inégalités, l'hôpital, la politique industrielle, a expliqué le candidat du mouvement En Marche! devant un gros millier de personnes.
"Nous avons un bon système de soins mais un mauvais système de santé en France: on soigne bien les pathologies quand elles sont là mais on les prévient mal", avait-il expliqué à la presse quelques heures plus tôt après avoir visité l'hôpital Bérégovoy.
Il a ainsi plaidé pour son projet, "ambitieux", "exigeant" mais, a-t-il observé, "qui implique aussi de faire des efforts, de réorganiser les choses mais avec les professionnels de terrain, pas contre eux, pas d'en haut, pas avec des mesures qui ont parfois 20 ou 30 ans d'âge". Et il a longuement détaillé chaque chantier, insistant particulièrement sur celui de la prévention. Il s'est ainsi engagé au remboursement à 100% d'ici 2022, grâce à des baisses de coût, des lunettes, prothèses dentaires et auditives, à un "service sanitaire" de trois mois pour les jeunes en formation de santé à passer dans des opérations de prévention. Il a également souhaité fixer comme "objectif national que la génération qui naît aujourd'hui soit une génération sans tabac" ou réserver une partie de la rémunération des professionnels de santé à leur implication dans la prévention.
Côté inégalités, il n'y aura "aucun déremboursement de soin utile durant mon quinquennat: c'est un engagement solennel et irréversible", a-t-il promis. Pour lutter contre les déserts médicaux, il a également défendu le "doublement des maisons de santé" d'ici 2022 et la réouverture du numerus clausus. Il a également assuré qu'il procéderait à une évaluation de la réforme du tiers payant.
Se disant "pour l'hôpital public", il a enfin défendu sa réorganisation. "Quand je parle de révolution culturelle, il y a des tas d'économies qu'on peut faire en s'organisant mieux (...), des choses de bon sens à faire à portée de main", a-t-il argumenté. Il a ainsi proposé le développement de "maisons de répit" et de "centres de soins de suivi" pour remplacer l'hôpital lorsque c'est possible.
Emmanuel Macron a enfin annoncé qu'il organiserait pendant son quinquennat "la vente à l'unité des médicaments" afin de lutter contre le gaspillage et surtout de faire des économies.
Montebourg se penche sur les déserts...
De son côté, Arnaud Montebourg, intervenant samedi à Blanzy, dans son fief de Saône-et-Loire, s'est posé en "candidat des territoires, non des métropoles". Côté santé, il a de nouveau proposé"aux deux millions et demi de Français qui vivent dans des déserts médicaux que la Sécurité sociale salarie des médecins dans les maisons de santé et que les étudiants en médecine fasse un service civique, humanitaire" aux côtés de ces médecins.
... Et Touraine épingle Macron
Pour sa part, Marisol Tourraine a suivi à distance le meeting d'Emmanue Macron. Mais attentivement. en trois tweets assassins, la ministre de la Santé s'est payée la tête de son ex-collègue de Bercy.
Sur le tabac, elle s'amuse de sa "génération sans tabac", observant, ironique : "L'objectif est déjà fixé, cher Emmanuel ! Mais tu es le bienvenu. Je n'ai demandé aucun copyright sur cette belle ambition."
Sur sa volonté d'évaluer le tiers payant, elle lui oppose le soutien du grand public au TPG. "Pour info, cher @EmmanuelMacron, les Français, eux, ont déjà évalué : 73% sont hostiles à sa suppression...!"
Enfin, sur déploiement des MSP, elle l'étrille. "Donc, cher @EmmanuelMacron, tu proposes x2 en 5 ans ? On vient de faire x10 en 5 ans. Pourquoi ralentir la dynamique ?"
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