Si la santé ne fait normalement pas partie des prérogatives des édiles, les propositions en matière d'accès aux soins devraient être des éléments déterminants de la campagne municipale 2020 (dimanches 15 et 22 mars). À Paris, une majorité de candidats ont décidé de mettre l'accès aux soins au cœur de leur programme. Le député de l'Essonne Cédric Villani vient par exemple de dévoiler un vaste programme pour la santé et souhaite, entre autres, créer « un réseau de soins de proximité » dans la capitale. Pour cela, le dissident La République en Marche propose de doter chaque arrondissement de Paris d'un centre de santé municipal polyvalent. « Les Parisiens pourront y consulter médecins généralistes, spécialistes ou dentistes au tarif secteur 1 avec tiers payant », précise Cédric Villani sur son compte Twitter.
Outre cette mesure visant à mailler la capitale de médecins salariés, Cédric Villani propose de développer les Maisons médicales de garde (MMG) ouvertes les soirs et le week-end et reliées aux services d'urgence et aux fameux centres de santé grâce à un dossier partagé. Cédric Villani compte également encourager l'installation des professionnels libéraux (médecins, infirmiers, kinés…) grâce à des « mesures incitatives » et une aide « pour trouver et louer un local ».
Dans tous les programmes excepté celui de Dati (LR)
Et ce n'est pas le seul à envisager d'encourager le développement de structures salariant les médecins pour mailler la capitale en médecins généralistes. On retrouvait des mesures similaires dans le programme de l'ancien candidat LREM Benjamin Griveaux, depuis remplacé par l'ex-ministre de la Santé Agnès Buzyn. Celui-ci proposait « d'ouvrir 70 centres de santé », la mairie fournissant gratuitement les locaux. Cette mesure a été reprise dans le programme version Buzyn, bien que remanié depuis le changement de candidat. L'ex locataire de Ségur prévoit ainsi d'installer « un réseau de centres et de maisons de santé de la ville de Paris pour que chaque Parisien soit à moins de 10 minutes en transport d’un cabinet garantissant une consultation avec un généraliste conventionné secteur 1, 7 jours sur 7, de 7 heures à minuit ». Agnès Buzyn propose également de « doubler la capacité d’accueil des étudiants et internes en médecine en stage en cabinet médical de ville dans Paris intramuros ».
La maire sortante Anne Hidalgo (PS) promet, elle aussi, « de lancer un appel à projets pour la création de centres de santé de nouvelle génération dans tous les quartiers en pénurie ». Elle entend également développer « une plateforme d’appui à l’installation », pour favoriser l'arrivée de jeunes médecins à Paris.
Le candidat vert David Belliard (EELV) estime également nécessaire de créer davantage de centres de santé municipaux « pour garantir un accès à des soins courants de qualité et accessibles », précisant qu'il « n’y en a que sept actuellement » dans la capitale. Il propose par ailleurs de favoriser la création de MSP en secteur 1 « en particulier dans les arrondissements où l’offre médicale est trop faible ». Le programme de la candidate Danielle Simonnet (LFI) contient lui aussi une mesure encourageant « un maillage des centres de santé municipaux par arrondissement » et propose « la municipalisation des centres de santé en difficulté ».
Du côté de la candidate Rachida Dati (LR), aucune mesure sur l'accès soins dans le programme santé, la candidate ayant privilégié des mesures autour de la pollution de l'air ou encore de la nutrition dans les cantines scolaires.
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