En l’état, c’est "une usine à gaz" ! C’est l’Unapl (Union Nationale des professions libérales) qui le prédit, redoutant que le compte pénibilité, mesure emblématique de la réforme des retraites, soit un vrai casse-tête à mettre en œuvre, à fortiori pour les TPE que sont les cabinets de libéraux.
Ce compte prévu par réforme des retraites de 2014 est destiné aux salariés du secteur privé exposé à des situations pénibles ou des produits dangereux. Il leur permettra de cumuler des points afin de se reconvertir, de travailler à temps partiel ou de partir plus tôt à la retraite. Pour le mettre en musique, une mission a été confiée à Michel de Virville, conseiller-maître à la Cour des comptes, afin notamment de fixer les seuils de pénibilité à partir des dix facteurs déjà inscrits dans le code du Travail : exposition au bruit ou des températures extrêmes, travail de nuit, postures pénibles, travail répétitif, etc. Ainsi, pour le calcul des postures pénibles par exemple, seraient prises en compte les positions accroupies, à genoux, bras au-dessus des épaules, les torses fléchis et sur une durée "de plus de 80 heures par mois". Le système définitif devrait être arrêté cet été par Marisol Touraine et son collègue ministre du Travail pour une entrée en vigueur début 2015, mais pour l’heure l’UNAPL s’élève contre "l’abîme de complexité" engendré le fameux C3P (Compte personnel de prévention de la pénibilité).
Cette critique, l’organisation que préside Michel Chasssang n’est d’ailleurs pas la seule à la formuler, la plupart des syndicats patronaux cultivant les mêmes préventions. L’UNAPL ajoute une autre revendication : l’extension de cet avantage aux non salariés. "Ce dispositif qui ignore les professionnels libéraux indépendants est particulièrement inique, car il revient à considérer que la notion de pénibilité d’une profession serait associée au statut de salarié et disparaîtrait lorsque celle-ci serait exercée dans un cadre libéral. Par exemple, une infirmière, qui au cours de sa carrière alternerait périodes libérales et salariées, ne pourrait bénéficier du C3P que lorsqu’elle est salariée. Où est la logique ? " interroge l’UNAPL. Une UNAPL d’autant plus remontée qu’elle rappelle que "les professionnels libéraux seront appelés à abonder le financement du C3P."
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