Business is business. Malgré une vive polémique en début d'année, le site très controversé arretmaladie.fr surfe sur l'épidémie de Covid-19 pour proposer des « téléconsultations gratuites », aux patients ayant visité « Singapour, la Chine, la Corée du Sud ou les régions de Lombardie et de Vénétie, en Italie », afin de se faire délivrer un arrêt maladie de 14 jours (correspondant à la période de quarantaine).
Sur le site, l'entreprise allemande invite les patients à lire l'information officielle diffusée par le gouvernement. Ils n'auraient ensuite qu'à... cocher une case indiquant qu'ils ont voyagé dans les zones précitées et à remplir un questionnaire pour être rappelés par un médecin via WhatsApp (entre 8 heures et 11 heures ou entre midi et 14 heures, du lundi au vendredi).
« Après avoir vérifié votre passeport lors de la téléconsultation, le médecin vous remettra également un arrêt maladie pour la période de quarantaine de 14 jours suivant votre retour. Si vous n'avez pas de thermomètre pour la fièvre et de masque respiratoire, nous vous les enverrons gratuitement. L'ensemble du service est gratuit pour vous et votre assurance-maladie », est-il spécifié sur le site. Les mêmes messages et questionnaires sont traduits en chinois.
Étonnement
Ce nouveau coup du site risque de faire bondir les autorités. Interrogée par « Le Parisien », la CNAM a une fois de plus dénoncé un « irrespect des procédures officielles ». « Seuls les médecins des agences régionales de santé sont habilités à prescrire des arrêts maladie lorsque l’employeur d’un salarié revenant d’une zone à risque ne veut ou ne peut mettre en place le télétravail », a aussitôt indiqué la CNAM.
Cette opération risque de passer d'autant plus mal que la plateforme est sous le coup d'un référé de la CNAM et l'Ordre qui l'accusent de marchandiser les arrêts maladie.
Sur les réseaux sociaux, de nombreuses personnes ont exprimé leur étonnement.
Le saviez-vous ? En 2020, on peut se faire mettre en quarantaine grâce à un simple appel whatsapp. pic.twitter.com/pJB9oynFXd
— Perrine Signoret (@Perrinst) February 28, 2020
Jusqu’à quatre fois plus d’antibiotiques prescrits quand le patient est demandeur
Face au casse-tête des déplacements, les médecins franciliens s’adaptent
« Des endroits où on n’intervient plus » : l’alerte de SOS Médecins à la veille de la mobilisation contre les violences
Renoncement aux soins : une femme sur deux sacrifie son suivi gynécologique