2,5 millions de patients anglais pourraient être privés de généraliste d'ici à cinq ans

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Publié le 02/10/2018

Plus de 2,5 millions de patients anglais pourraient voir leur « cabinet » de médecin généraliste fermer dans les cinq prochaines années. C'est ce que révèle le « Royal college of general practitionners », organisme qui représente plus de 52 000 médecins de famille outre-Manche. Ces fermetures programmées s'expliquent par le nombre très élevé de généralistes qui risquent de quitter la profession sans successeur.

Les représentants des médecins généralistes craignent en effet que 762 cabinets ou structures de médecine générale (rattachées au NHS, le système public de santé britannique) ne ferment dans toute la Grande-Bretagne d'ici à cinq ans. Les médecins qui y travaillent sont pour les trois quarts des généralistes de plus de 55 ans. Rien qu'en Angleterre, 625 fermetures sont prévisibles, où sont enregistrés 2,5 millions de patients. En Écosse, 71 structures pourraient être concernées, 37 au Pays de Galles et 29 en Irlande du Nord.

Selon le « Royal College », des mesures drastiques doivent être prises pour épauler les « GPs » et remédier à la charge de travail qui rend « intenable » une carrière longue dans un cabinet de médecine générale. L'instance réclame que 2,5 milliards de livres (2,8 milliards d'euros) soient dégagés dans le cadre du plan de refonte du NHS (annoncé par Theresa May à hauteur de 23 milliards d'euros) et donnés chaque année aux généralistes d'ici à 2021.

5 000 postes en plus

« Les médecins sont en train de s'épuiser, en travaillant dans des conditions qui sont dangereuses pour leur propre santé et celle de leurs patients. La charge de travail ne cesse de grimper, à la fois en volume et en complexité, alors que la part du budget du NHS reçu par les généralistes est plus faible qu'il y a dix ans, et les effectifs plus bas », résume la présidente du « Royal college ».

De fait, de nombreux généralistes demandent à prendre une retraite anticipée à cause de la dégradation de leurs conditions de travail. S'il y a plus de médecins qui partent que de médecins qui rentrent, « la bataille est perdue d'avance », prévient le Royal College.

Selon cet organisme, il faudrait rapidement 5 000 praticiens supplémentaires dans les structures de médecine générale et 5 000 postes non médicaux. Des promesses équivalentes devront être faites pour l'Écosse, le Pays de Galles et l'Irlande du Nord.


Source : lequotidiendumedecin.fr