Entrammes, petite ville près de Laval (Mayenne) n'aura plus de médecin ce jeudi soir. Le couple de généralistes qui assuraient les soins des 2 300 habitants part en retraite ce 30 juin. Pour trouver au plus vite la relève, les Entrammais tentent de marquer le coup et les esprits en imprimant des T-shirts « Entrammes recherche médecins ». Ils sont invités à le porter le plus souvent possible sur leur lieu de villégiature pour faire connaître la situation de la commune.
Petites annonces, démarches auprès de l'ARS, de l'Ordre des médecins, courriers envoyés aux internes… Jusqu'à présent, les tentatives de recrutement sont restées vaines. « Ça n’a abouti à rien, constate Maurice Ciron, adjoint à la mairie d'Entrammes. Un élu a fini par nous conseiller de faire le buzz autour de ce problème. Il nous a dit de nous démarquer. Nous devions montrer nos atouts. »
Toute la commune s'est retroussé les manches pour lancer ce T-shirt, disponible en pharmacie pour le prix symbolique de 3 euros. L'initiative est relayée sur Internet et sur une page Facebook. La ville organisera une animation à la rentrée avec les habitants qui se sont pris en photo avec le vêtement aux quatre coins de France.
Les patients perdus viennent chercher des conseils en mairie
« L'idée est d'impliquer tous les Entrammais. L'association des commerçants nous a rejoints, se réjouit Maurice Ciron. Les médicaux, paramédicaux, les élus. Nous sommes tous mobilisés. »
La Mayenne compte à peine un généraliste pour 1 550 habitants, selon l'Ordre des médecins. « Notre problème est de plus en plus aigu, s'alarme Maurice Ciron. Les habitants s'adressent à la mairie pour nous demander ce qu'ils doivent faire. On ne sait pas quoi leur répondre. »
« Nous devons trouver quelqu'un pour assurer le renouvellement d'ordonnance des personnes âgées, pour les certificats médicaux à la rentrée des inscrits dans les clubs sportifs, insiste l'élu. Les médecins des environs ne prennent plus de patients. »
La commune a investi afin que les professionnels de soins puissent se regrouper. « Il y a une équipe jeune, solidaire et une patientèle variée », poursuit Maurice Ciron. De nouveaux locaux accueillent ostéopathe, orthophoniste, pédicure-podologue, kinésithérapeute, et même une sage-femme et un psychologue à temps partiel. Il ne manque plus que « deux ou, trois médecins » pour que tout rentre dans l'ordre.
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