L'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) a lancé en juin et juillet 2016 une consultation en ligne auprès de 12 000 médecins libéraux d'Ile-de-France, l'objectif étant de renforcer la coopération entre ses 39 établissements et la médecine de ville. Parmi les 770 médecins (dont 77 % de généralistes) ayant répondu à la sollicitation du CHU francilien, plus d'un professionnel sur deux se dit insatisfait de ses relations avec l'hôpital autour de la prise en charge du patient. Les hôpitaux de la Pitié-Salpêtrière, Charles-Foix, Cochin, l'Hôtel-Dieu et Broca sont les établissements avec lesquels les médecins disent avoir le plus de relations.
Défaut majeur d'informations
La moitié des médecins de ville disent bien connaître l’offre de soins de l’AP-HP même si elle est jugée « peu lisible et difficilement exploitable », admet le CHU.
84 % des médecins sondés estiment que les délais du premier rendez-vous en consultation sont trop importants. Huit médecins sur dix (82 %) jugent aussi que l’admission directe dans un service « n’est pas facilitée en cas de besoin ». L'absence d'informations sur l'hospitalisation des patients est pointée du doigt par une large majorité de libéraux : 91 % d'entre eux regrettent ne pas être consultés « avant la sortie sur la faisabilité du retour à domicile du patient ».
Dans le détail, seul 4 % des médecins libéraux jugent qu'une information de qualité sur les principales étapes de la prise en charge du patient est « très correctement » mise en œuvre et 19 % « correctement » mise en œuvre.
La possibilité de faire admettre directement un patient dans un service et les délais pour un premier rendez-vous en consultation sont les deux autres sujets où l'AP-HP a pu constater un taux de satisfaction « particulièrement faible ».
Huit médecins sur dix réclament au CHU la possibilité d'« échanger directement avec un médecin senior pour un avis, par téléphone ou en alternative par mail ou SMS ». 69 % expriment une attente forte sur l’offre de soins pour qu'elle « soit totalement fiable, exhaustive et facilement accessible ». Enfin, 77 % souhaitent « très fortement » recevoir un compte rendu d'hospitalisation synthétique « dès la sortie de leur patient, en privilégiant un envoi dématérialisé ».
Des engagements sur l'accès téléphonique
Sur ces bases, l'AP-HP affiche sa volonté de « déployer les actions de coopération ville-hôpital à l’échelle de ses hôpitaux ». Le CHU va nommer au sein de chacun de ses 12 groupes hospitaliers des personnels référents des partenariats existants entre les deux secteurs « afin de mieux structurer la coopération avec la ville ».
Le CHU prend trois engagements, testés dans les hôpitaux Cochin et Avicenne avant déploiement en 2017. Les médecins de ville pourront prendre rendez-vous en ligne « pour le compte de leur patient, y compris sur la base de créneau dédié, permettant un rendez-vous en urgence ». Deuxièmement, les hôpitaux devront diffuser « en moins de 48 heures » la lettre de sortie au médecin traitant par messagerie sécurisée (si le médecin dispose d’un compte). Enfin, le CHU indique qu'un accès téléphonique privilégié avec un médecin senior dans les services d’hospitalisation sera assuré « en proposant aux médecins de ville des numéros dédiés ».
Jusqu’à quatre fois plus d’antibiotiques prescrits quand le patient est demandeur
Face au casse-tête des déplacements, les médecins franciliens s’adaptent
« Des endroits où on n’intervient plus » : l’alerte de SOS Médecins à la veille de la mobilisation contre les violences
Renoncement aux soins : une femme sur deux sacrifie son suivi gynécologique