APRÈS LES déclarations tonitruantes de Christian Saout, président du CISS, sur l’utilisation faite par les médecins libéraux de la prime à l’informatisation, la CSMF (Confédération des syndicats médicaux français) et le SML (Syndicat des médecins libéraux) avaient demandé que la mission Legmann se passe de ses services dans ses réflexions sur l’avenir de l’exercice libéral. Mais remarquant que Christian Saout continue à siéger dans cette mission, par ailleurs composée selon eux « d’anti-libéraux et de fonctionnaires qui décident à notre place », et que cette même mission « exclut la représentation syndicale », les deux formations ont tout simplement décidé de faire bande à part, et de constituer une mission Legmann bis, sans Michel Legmann ni Christian Saout.
Les deux syndicats partent du même constat que celui formulé par Nicolas Sarkozy lors de son discours de Perpignan, au cours duquel il avait demandé à Michel Legmann de refonder la médecine libérale : « 10 % des jeunes seulement choisissent (ce mode d’) installation. » Mais les Drs Michel Chassang et Christian Jeambrun, respectivement président de la CSMF et du SML, ajoutent immédiatement que cet exercice libéral est « manifestement incompris des politiques », si bien que son avenir est pour eux « gravement remis en question ».
Concrètement, les deux syndicats vont donc mettre en uvre une plateforme commune sur l’avenir de la médecine libérale, mais « ouverte à tous, avec une composition très ouverte et pragmatique », précise Michel Chassang. L’ensemble des spécialités médicales et chirurgicales y sera représenté, ainsi que les autres professions de santé et les associations de patients. Avec pour objectif, ajoute Christian Jeambrun, « de se mettre vraiment au service des médecins libéraux en formulant des propositions réalistes et constructives ».
Si le calendrier promet d’être serré, avec notamment l’approche des élections aux URPS (unions régionales des professionnels de santé), Michel Chassang n’en veut pas moins « sortir des propositions crédibles d’ici l’été ». La composition de la plateforme devrait être connue dans les tout prochains jours, et Christian Jeambrun prévoit déjà que ses contours puissent être évolutifs, en intégrant au fur et à mesure les personnalités auditionnées qui souhaiteraient en faire partie intégrante. L’idée étant de faire « du simple, du souple, de l’efficace et du concret », selon le mot de Michel Chassang.
Les deux syndicats précisent qu’ils se feront un plaisir de remettre les conclusions des travaux de leur plateforme à Nicolas Sarkozy.
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