Les opticiens sont désormais autorisés à adapter la prescription de lentilles de contact dans le cadre d'un renouvellement et après un examen de réfraction à la faveur d'un décret publié au « Journal officiel ». Ils y étaient habilités depuis 2007 pour les lunettes correctrices uniquement. Il faudra pour cela que l'ophtalmologiste ne s'y soit pas opposé dans sa prescription. Les opticiens-lunetiers pourront adapter si nécessaire la correction si les patients fournissent une ordonnance de moins de trois ans (un an pour les moins de 16 ans). Ils devront reporter sur la prescription médicale l'adaptation de la correction réalisée et en informer le médecin prescripteur « par tout moyen garantissant la confidentialité des informations transmises ».
Pour les verres correcteurs, il était jusqu'à présent possible de changer de lunettes sans repasser chez l'ophtalmologiste avec une ordonnance de moins de trois ans (un an pour les moins de 16 ans). À partir de lundi, ce délai est allongé à cinq ans pour les patients âgés de 16 à 42 ans. Il reste de trois ans pour les patients de plus de 42 ans.
Réduire les délais d'attente
Les opticiens-lunetiers pourront aussi délivrer des lunettes correctrices sans ordonnance en cas de perte ou de bris des verres correcteurs d'amétropie (myopie, astigmatisme ou hypermétropie), après un examen réfractif. Le décret précise que ce sera possible « lorsque l'urgence est constatée et en l'absence de solution médicale adaptée ».
Ces mesures prises en application de la loi de santé entrent en vigueur à compter de ce lundi. Elles visent à réduire les délais d'attente dans les cabinets d'ophtalmologistes. La loi de santé autorise également un orthoptiste, salarié chez un ophtalmologue, à réaliser certains actes sans prescription préalable. Un décret précisera les modalités de cette disposition.
Les règles d'exercice de la profession d'opticien-lunetier ont été amendées par le décret paru dimanche. Le professionnel devra porter un badge d'identification, recevoir les patients dans un local préservant leur intimité et s'interdire de toute publicité en dehors de son lieu d'exercice sur sa capacité à déterminer la réfraction. L'opticien pourra dorénavant procéder à la demande du médecin ou du patient à la délivrance de lentilles oculaires et de verres correcteurs au domicile des patients ou au sein d'établissements de santé publics, privés ou médico-sociaux.
Une évolution saluée par les ophtalmos
Le Syndicat national des ophtalmologistes de France (SNOF) a salué une évolution qui devrait « améliorer le circuit de renouvellement des équipements optiques et les coopérations avec les opticiens », mais demeure vigilant.
« Nous tenions particulièrement au retour d’information vers l’ophtalmologiste, rendu obligatoire par le décret, en cas de modification apportée par l’opticien, déclare son président, le Dr Thierry Bour. Nous regrettons cependant la possibilité donnée aux opticiens de faire de la publicité sur leur capacité à pratiquer la réfraction oculaire, cet acte médical n’ayant pas à être l’objet d’une démarche commerciale. »
Les ophtalmologistes rappellent la nécessité d'un examen oculaire médical régulier de la population pour dépister et prendre en charge les pathologies oculaires accompagnant les évolutions réfractives des patients. Des pathologies comme la cataracte et le diabète, peuvent induire des modifications de la vue et de la correction optique, souligne le SNOF, qui insiste sur « l’importance de maladies oculaires silencieuses, sans signe perceptible par le patient ou par l’opticien, tels le glaucome et la DMLA aux premiers stades. »
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