C’est une revendication de longue date portée par MG France. À la faveur du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS 2021), en seconde lecture à l’Assemblée nationale, le syndicat de généralistes espère obtenir l'élargissement des honoraires de permanence des soins ambulatoire (PDS-A) au samedi matin.
Cet aménagement important permettrait aux médecins volontaires de s'organiser localement pour prendre les tours de garde – avec les majorations tarifaires de PDS-A – mais aussi d'alléger la charge et de retrouver du temps libre pour les généralistes qui le souhaitent.
Les leçons de la crise
La crise sanitaire a fait bouger les lignes. Selon le Dr Jacques Battistoni, président de MG France, l'ARS PACA par exemple a déjà mis en place un aménagement dérogatoire des horaires de garde médicale pour renforcer la réponse aux demandes de soins non programmés. « Pourquoi ne pas l'étendre à d'autres régions ? Il y a beaucoup de médecins qui ne travaillent pas le samedi matin. Cette reconnaissance faciliterait la prise en charge des patients grâce à un système organisé et régulé », ajoute le généraliste normand.
L'amendement suscité par MG France, qui sera porté par le député (LREM) de la Loire, Julien Borowczyk, lui-même généraliste, propose dans un premier temps d'expérimenter un aménagement des horaires dans trois régions pendant un an. « Les plages horaires peuvent être aménagées par le directeur général de l’agence régionale de santé, dans le cadre du cahier des charges régional de la permanence des soins. Un décret fixe les conditions d’application du présent article », peut-on lire. « Notre objectif n'est pas seulement d'expérimenter mais c'est le seul moyen pour que cela soit adopté par les députés », explique le Dr Battistoni. « Ce qui est faisable dans quelques régions en période de crise est réalisable partout et tout le temps », ajoute-t-il.
Pas des robots
La question de l'amplitude de travail en médecine générale est posée à travers cette offensive. « Quand on écoute le président de la République, on a l'impression qu'il souhaite que les généralistes travaillent tout le temps. Nous ne sommes pas des robots. Même si nous voulons assurer les gardes, il faut que cela passe par des organisations pour répondre aux demandes de soins », fait valoir le Dr Battistoni.
En décembre dernier, MG France avait lancé un mouvement de fermeture des cabinets libéraux le samedi matin pour mettre la pression sur le gouvernement. En mars, le député macroniste Julien Borowczyk avait donné quelques lueurs d'espoirs à la profession. Sans traduction concrète pour l'instant.
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