Par Frédéric Valletoux*
LA SANTÉ, comme l’avenir de la protection sociale, fait partie des préoccupations des Français. Les uns après les autres, les sondages le confirment. Et pourtant, les candidats à la Présidence de la République restent discrets voire prudents sur ce sujet, sans que cela soit très compréhensible de la part de l’observateur engagé que je suis.
Les Français, de manière diffuse, font confiance à leur système de santé. Il suffit de constater le véritable plébiscite qu’ils accordent régulièrement à l’hospitalisation publique et la confiance extraordinaire qu’ils portent aux professionnels de santé, en premier lieu les médecins. C’est bien ainsi.
En même temps, les Français sont inquiets d’entendre ici et là les éternelles Cassandre, jamais lassées de prophétiser la mort de l’hôpital public, dramatisant les défauts de la loi Hôpital, Patients, Santé et Territoires (HPST) sans jamais en évoquer les bienfaits pourtant réels, s’émouvant des dépassements d’honoraires à l’hôpital sans jamais rappeler que les hôpitaux français demeurent dans leur immense majorité les ultimes lieux d’accueil de toutes les misères humaines, ou encore s’acharnant contre les déficits des hôpitaux, sans jamais se souvenir que la fonction publique hospitalière est celle qui a su le mieux se réformer depuis 10 ans… et j’en passe. Bref, tout irait mal et rien ne s’arrangerait. Je refuse de participer à ce discours ambiant et excessif, savamment entretenu par des porteurs d’intérêts privés ou corporatistes, voire les deux à la fois. Je crois au service public de santé, à ses valeurs et à sa solidité.
Mieux répondre aux besoins des populations.
C’est pourquoi je me suis engagé au sein de la Fédération hospitalière de France (FHF) en la présidant. Je connais l’engagement des professionnels de santé dans le service public. Je peux témoigner de leur formidable capacité à s’adapter aux évolutions des prises en charge des malades, aux effets des innovations technologiques, scientifiques voire organisationnelles qui impactent le secteur de la santé au bénéfice des usagers. Certes tout reste à faire. C’est pourquoi la FHF a élaboré une plateforme politique, adressée à l’ensemble des candidats aux élections -présidentielle et législatives- qui présente la vision des hospitaliers sur l’évolution de l’offre de soins dans les dix ans à venir en insistant sur la nécessité de s’adapter au changement.
L’un des points clés de cette plateforme est la mise en place en place, sur chaque point du territoire, d’un maillage coordonné en réseau des compétences médicales et non médicales, afin de mieux répondre aux besoins des populations.
C’est pour moi une ardente obligation du service public de santé comme dirait le Général de Gaulle !
Dans cette affaire, je veux faire partager ma conviction profonde de la nécessité de créer un partenariat solide, évident et de bon sens entre les hospitaliers et les médecins de ville, et plus largement les professionnels de santé libéraux. Les Français l’exigeront bientôt et ils auront raison.
L’hôpital a besoin des médecins libéraux comme eux-mêmes ont besoin de l’engagement, à leurs côtés, des médecins hospitaliers. Les oppositions ont vécu et sont stériles.
C’est pourquoi, ayant pris connaissance des engagements exprimés à l’occasion du débat présidentiel par certains représentants de la médecine libérale tels que MG France ou le syndicat des jeunes médecins généralistes, je suis heureux de constater de nombreuses convergences sur la vision du système de santé du futur. Ce constat me réjouit et me rend délibérément optimiste. J’aimerais en convaincre celui ou celle qui sera élu par les Français.
*Maire de Fontainebleau, président de la Fédération Hospitalière de France
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