La date du procès en diffamation opposant la présidente de la commission des Affaires sociales de l'Assemblée nationale, Catherine Lemorton (députée PS de Haute-Garonne), aux Drs Philippe Cuq, Xavier Gouyou-Beauchamps et Jérôme Marty, n'en finit pas d'être repoussée.
Selon le Dr Marty, « cela fait un an et demi que le procès est reporté de trois mois en trois mois ». L'audience aurait déjà dû avoir lieu le 13 janvier 2017 devant le tribunal de grande instance de Toulouse, avant d'être reporté au 8 mars et enfin au 18 avril. Au cours de l'année 2016, ajoute le président de l'UFML, le procès a déjà été plusieurs fois remis. Jérôme Marty, qui dit « avoir hâte » que se tienne ce procès, s'interroge sur les raisons de ces reculs incompréhensibles.
Des retards dus à des changements de magistrats ?
Contactée par « le Quotidien », Catherine Lemorton confirme avoir eu connaissance de plusieurs reports, ainsi que la date du 18 avril actuellement retenue pour le procès. La parlementaire croit savoir que ces retards successifs seraient dus à des changements de magistrats.
L'affaire remonte au 19 juin 2014. Sur RMC-Info, Catherine Lemorton avait répondu à un journaliste qui indiquait que les médecins n'ont jamais laissé mourir personne : « Dans les hôpitaux publics, je peux vous affirmer que oui. Je n'en dirai pas plus. » Les Drs Philippe Cuq et Xavier Gouyou Beauchamps avaient immédiatement attaqué Catherine Lemorton, pharmacienne d'officine, devant le Conseil de l'Ordre des pharmaciens.
Parallèlement, les deux praticiens avaient posté sur le site de l'UCDF (Union des chirurgiens de France) une vidéo indiquant en voix off : « Catherine Lemorton estime que les médecins hospitaliers sont les seuls à ne pas laisser mourir les gens. Elle laisse donc entendre que les médecins libéraux, eux, les laissent mourir. » Cette affirmation n'avait pas été du goût de Catherine Lemorton, qui avait dans la foulée porté plainte contre eux en diffamation. Elle avait inclus le Dr Marty dans sa plainte, lui reprochant un édito dans la même veine, mis en ligne à la même époque sur le site de l'UFML.
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