Les députés ont adopté jeudi 27 octobre un amendement du gouvernemental au projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) instituant le praticien territorial médical de remplacement (PTMR).
En défendant cette disposition dans l'Hémicycle, la ministre de la Santé a rappelé que l'idée en revenait « aux organisations de jeunes médecins, et notamment de jeunes médecins remplaçants ».
Du renfort pour les installés en zones sous-dotées
Le projet du gouvernement est de permettre aux ARS de contractualiser avec des jeunes médecins, ou des étudiants en médecine autorisés par l'Ordre, à effectuer des remplacements. Ils pourront ainsi effectuer des remplacements en zones sous-dotées et venir en renfort aux praticiens qui y exercent, quand ces derniers sont souffrants ou souhaitent partir en vacances.
Marisol Touraine a précisé que le niveau minimum d'activité requis pour bénéficier des aides de l'ARS serait le même que celui exigé pour le praticien territorial de médecine générale (PTMG), à savoir 165 consultations par mois. Le contrat signé avec les ARS devra être de deux ans minimum. Enfin, les modalités pratiques, comme celles d'une garantie de niveau minimum de rémunération en cas de maladie ou de maternité, seront précisées par voie réglementaire.
La ministre de la Santé a enfin indiqué qu'une « instruction » allait prochainement être adressée à l'Ordre des médecins pour lui demander que les praticiens diplômés mais non encore thésés, et qui n'ont pas encore l'autorisation pour effectuer des remplacements, la reçoivent rapidement, « pour élargir le vivier ».
Un espoir : susciter des vocations
Avec cette disposition, le gouvernement fait un double pari : prouver à l'ensemble des praticiens que s'ils s'installent dans ces zones, ils trouveront facilement à se faire remplacer en cas de vacances ou de maladie ; et permettre aux jeunes, thésés ou non, de découvrir l'exercice libéral dans ces zones, en espérant susciter des vocations.
Le Regroupement autonome des généralistes jeunes installés et remplaçants (REAGJIR) s'est immédiatement félicité de l'adoption de la mesure. Grâce à elle, juge-t-il, « les jeunes médecins pourront découvrir sereinement l'exercice en zone sous-dotée. Les médecins installés dans ces zones pourront, eux aussi, laisser sereinement leurs patients aux mains des médecins remplaçants signataires de ces contrats ».
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