Le gouvernement prévoit de doubler le nombre de maisons de santé (à 2 000) pour combattre la désertification médicale.
En dépit de ce volontarisme politique, la vie de ces structures de groupe n'est pas toujours simple sur le terrain. Illustration en a été donnée à Strasbourg lors d'une première journée d’études commune organisée en l'honneur des huit maisons de santé d’Alsace.
Proportionnellement moins nombreuses que dans les régions voisines, les maisons de santé des deux départements alsaciens ont toutes vu le nombre de leurs médecins et de leurs autres professionnels augmenter depuis leur création. Deux d’entre elles regroupent déjà sept médecins chacune. Pour le Dr Claire Dumas, présidente de la Fédération des maisons de santé d’Alsace (Femalsace), ces structures font la preuve de leur utilité, y compris en dehors des zones « fragiles » sur le plan démographique ou socio-économique.
Cinq nouveaux projets
Cinq nouvelles maisons de santé sont actuellement en préparation en Alsace (Strasbourg Koenigshoffen et Port du Rhin, Herrlisheim, Orbey et Thann), à des stades plus ou moins avancés. La Femalsace entend mieux faire connaître aux jeunes médecins les avantages de ce mode d’exercice qui, combiné à l’interprofessionalité, permet selon elle de « travailler mieux ».
La mairie de Strasbourg, où se trouvent trois des cinq maisons du Bas-Rhin, dites maisons urbaines de santé (MUS) a passé il y a quelques mois une convention spécifique avec elles. Avec cet accord, la ville renforce notamment son soutien à leurs projets immobiliers, avec des subventions d’investissement, des garanties d’emprunt... Le maire PS de Strasbourg, Roland Ries, et son adjoint à la santé, le Dr Alexandre Feltz, rappellent les avantages des maisons de santé urbaines pour la cohésion sanitaire et sociale de la ville, et se mobilisent pour renforcer leur modèle économique. Le directeur de l’agence régionale de santé (ARS) du Grand Est, Christophe Lannelongue, puis la directrice de la CPAM du Bas-Rhin, Sylvie Mansion, ont détaillé eux aussi les soutiens concrets de leurs organismes pour la promotion des maisons de santé. Mais pour le Dr Pierre Tryleski, généraliste dans la maison urbaine de santé de la Cité de l’Ill, les actes ne suivent pas forcément toujours les promesses : « les pouvoirs publics ne doivent pas être que des financeurs, ils doivent aussi être des facilitateurs », résume-t-il. Il rappelle que la création d’une maison de santé reste une opération très complexe et souvent épuisante pour ses fondateurs. La convention de Strasbourg constitue une aide très efficace pour les maisons urbaines de santé mais ne concerne que ces dernières : des contrats de ce type seraient selon lui bienvenus pour l’ensemble des maisons de santé.
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