Pour faire face à la pénurie médicale dans l'Indre (15 000 à 20 000 patients sans médecins traitant), sept généralistes de Châteauroux ont décidé de prendre le taureau par les cornes dès le 3 septembre prochain.
Épaulés dans leur démarche par la sénatrice LR de l'Indre, Frédérique Gerbaud, ils proposeront une permanence des soins en soirée à côté des urgences du centre hospitalier de Châteauroux. À titre expérimental et pendant un an, cette « Garde médicale 36 » offrira aux patients des consultations du lundi au vendredi, de 20 heures à 23 heures, une plage horaire où les urgences sont en tension. Cette PDS libérale sera régulée par un médecin régulateur libéral et les appels passeront par le 15.
« Beaucoup de patients sans médecins traitants venant de Châteauroux ou des communes limitrophes arrivent le soir aux urgences alors que leur état de santé ne le nécessite pas, explique au "Quotidien" le Dr Antoine Ahnoux, l'un des sept généralistes volontaires. C'est pour soulager ce service que nous avons proposé cette solution ».
Soutien de l'ARS
Les consultations de PDS-A auront lieu dans les locaux de la maison médicale de garde qui assure déjà les gardes les week-ends, pendant les ponts et les jours fériés. « La maison médicale de garde se trouve à l'hôpital. Il y a un parcours fléché qui permettra aux patients de s'y rendre », ajoute le Dr Ahnoux.
L'initiative des médecins de Châteauroux est saluée par l'Ordre départemental. « Les médecins de la commune ne font plus les gardes depuis trois ans, cette mission est assurée par SOS médecins mais ce service est aussi saturé, explique le Dr Thierry Keller, président de l'instance ordinale de l'Indre. C'est pourquoi nous soutenons le projet des sept confrères pour améliorer la prise en charge des soins hors urgence médicale ».
De son côté, l'agence régionale de santé Centre-Val de Loire soutient le projet, sans pour autant la subventionner. « Nous devons veiller à ce que ce projet complète le dispositif de PDS-A existant », déclare Christophe Lugnot, chef de cabinet adjoint de l'ARS. Les sept médecins vont se relayer pour assurer les gardes. Ils espèrent convaincre d'autres confrères de se joindre à leur démarche.
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