Quand les généralistes ne savent plus à quel saint se vouer pour trouver un successeur, ou quand des maires ne trouvent pas la perle rare médicale, ils se tournent parfois vers le plus puissant des réseaux sociaux pour faire passer leur message : Facebook et son 1,59 milliard d'utilisateurs.
Ces dernières semaines, deux pages Facebook ont été créées à cet effet. Celle intitulée « 2 postes médecins généralistes Châteauneuf-du-Pape », a été créée par le Dr Gérald Gallart, généraliste de 66 ans installé à Châteauneuf-du-Pape (Vaucluse), qui part à la retraite dans deux mois. Sa consœur, le Dr Simona Bursescu, partira également du cabinet au mois de juin. « Likée » par 250 personnes, la page Facebook n'a pas encore livré de repreneurs pour le cabinet partagé par les deux médecins, mais elle fait déjà beaucoup parler d'elle.
À Condé-sur-Noireau (Calvados), la même méthode a été utilisée cette fois par les élus et les professionnels de santé de la commune. Ils ont créé la page « Condé cherche médecin » afin de trouver des généralistes et promouvoir le pôle de santé libéral ambulatoire. Ce dernier, ouvert en 2014, accueille 25 professionnels de santé : cinq généralistes, huit kinés, une sage-femme, un chirurgien-dentiste, une diététicienne, trois pédicures, deux psychologues et des infirmières. Trois médecins partiront à la retraite dans les mois à venir. Là non plus, les « repreneurs » n'ont pas encore été trouvés.
Deux précédents fructueux
Dans la Sarthe, à Tuffé, la méthode a fonctionné. Fin 2015, les deux pharmaciennes du bourg de 1 600 habitants avaient créé une page « Un médecin pour Tuffé » sur le réseau social, et avaient lancé en même temps une pétition pour trouver un médecin. Relayée par la presse locale, l'initiative a fini par porter ses fruits, au bout d'un an. Comme l'explique la dernière publication sur la page, un généraliste est venu s'installer à la fin 2016, pour « au minimum trois ans ».
Un simple « post » sur un compte personnel suffit parfois au médecin pour trouver un successeur. En Vendée, un généraliste de La Garnache (4 600 âmes), le Dr Pierre Blandeau, en a fait l'expérience en mai 2015, comme nous l'avions relayé dans nos pages. Son message, partagé près de 70 000 fois en quelques semaines, lui avait permis d'être contacté par plusieurs candidats et de trouver une remplaçante, à la fin du mois d'octobre.
Jusqu’à quatre fois plus d’antibiotiques prescrits quand le patient est demandeur
Face au casse-tête des déplacements, les médecins franciliens s’adaptent
« Des endroits où on n’intervient plus » : l’alerte de SOS Médecins à la veille de la mobilisation contre les violences
Renoncement aux soins : une femme sur deux sacrifie son suivi gynécologique