Une enquête* de l'URPS médecins libéraux d'Ile-de-France réalisée pour le compte de l'agence régionale de santé (ARS) révèle que chaque généraliste francilien prend en charge « trois à six actes de soins non programmés [SNP] par jour » – dans les 24H suivant la demande. Cumulés sur un an, ces trois à six actes non programmés par jour représentent 2,5 millions de consultations « imprévues » assumées par les généralistes franciliens.
Ces demandes de SNP (adultes et pédiatriques) concernent principalement des maladies infectieuses (89 % des mentions), puis des traumatismes et des troubles digestifs et respiratoires. Ces actes sont concentrés en début de matinée – de 8H à 10H – pour 55 % des généralistes. Seuls 15 % des médecins constatent un pic de fin de journée (de 18H à 20H). Dans un cas sur deux, la requête urgente concerne un enfant de moins de deux ans.
Autre enseignement : 80 % des généralistes déclarent recevoir en consultation non programmée (dans les 24H) des patients qu'ils ne suivent pas habituellement. La quasi-totalité des malades (98 %) ont contacté eux-mêmes le généraliste avant de venir.
Des journées qui s'allongent
L'organisation du planning est variable. Un quart des généralistes franciliens indiquent avoir encore des journées ou demi-journées « en accès libre », sans rendez-vous programmés. Les autres disent « absorber » les demandes de SNP au fil de leurs consultations ou dans des plages en fin de matinée ou fin de journée. A noter que 61 % des médecins prolongent « souvent » ou « toujours » leurs consultations le soir en période d'épidémie – leur activité grimpant « de 100 à 140 consultations par semaine ».
Un médecin sur deux se déclare prêt à participer à une organisation « avec les médecins libéraux voisins » pour recevoir des patients « SNP », non suivis habituellement. A plusieurs conditions : une adhésion majoritaire des médecins du territoire, le fait que cette activité se fasse dans des « proportions réalisables », avec une rémunération « spécifique » valorisant ce temps libéré supplémentaire et avec une organisation « optimale » (régulation, accès aux dossiers patients, faible charge administrative). La mission conduira dans les prochains mois des enquêtes complémentaires auprès de plusieurs spécialités (pédiatres, cardiologues, ORL).
* Enquête menée auprès de 1 200 médecins généralistes de la la région francilienne.
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