Maisons ou pôles de santé, terrains de stages libéraux, lieux multiples d'exercice, coopération ville/hôpital, assistanat, télémédecine, forums régionaux : les recettes locales ne manquent pas pour renforcer l'offre de soins. Encore faut-il les populariser.
À la lumière d'un rapport détaillé sur les « initiatives réussies dans les territoires », l'Ordre national des médecins a invité les acteurs de terrain à partager leurs recettes. Dans un pays pourtant jacobin, l'enseignement principal est qu'il n'y a pas de modèle uniforme d'organisation. Même les maisons de santé, qui ont le vent en poupe, ne sauraient être le seul schéma pertinent pour tous les bassins de population. « Il n'y a jamais une réponse unique ou reproductible sur tous les territoires », souligne Cécile Courrèges, directrice de l'ARS des Pays de la Loire. « En Mayenne, il y a une grande mobilisation interprofessionnelle : un tiers des généralistes sont rattachés à des maisons de santé pluridisciplinaires qui comptent parfois plus de 60 professionnels de santé, pas tous dans les mêmes murs : ce sont des quasi-réseaux territoriaux de soins ».
Au centre hospitalier de Niort, le directeur Bruno Faulconnier a construit son groupement hospitalier de territoire (GHT) avec la médecine libérale, ce qui est loin d'être la règle. « Nous travaillions ensemble, c'était donc logique, témoigne-t-il. Nous échangeons notamment sur la consommation de soins pour avoir une représentation commune. »
Faire venir les jeunes, le défi
Pour gérer des parcours de soins de plus en plus complexes, le rapprochement ville/hôpital est souvent la clé, notamment pour des jeunes qui redoutent l'exercice libéral isolé. « C'est une nécessité et le dossier médical partagé faciliterait les choses », relève le Dr Claude Neveur, président de l'Ordre régional des médecins (Centre Val de Loire).
Inciter les jeunes à s'installer en libéral doit être une priorité. La députée (PRG) du Lot Dominique Orliac, ophtalmologue, souligne à cet égard que le statut d'adjoint au médecin, mis en place en Eure-et-Loir, est « une excellente chose ». « Mais il est surtout important de donner aux jeunes une qualité d'installation car beaucoup viennent, s'installent, s'adaptent mal et… repartent », a-t-elle rappelé.
La connaissance fine du lieu d'installation est une autre nécessité, souligne l'Association nationale des étudiants en médecine de France (ANEMF). « Autour de Jonzac, l'association étudiante locale organise des visites pour faire découvrir le territoire, explique William Gens, vice-président en charge des perspectives professionnelles. Cela permet de favoriser une installation, plus tard. »
Dans certains cas, c'est la délégation de compétences qui permet d'améliorer la prise en charge. À Sens, SOS médecins a adopté le statut de structure collective traitante par dérogation (pour des personnes âgées dépourvues de médecin traitant). En Aquitaine, des généralistes libéraux sont habilités à administrer les premiers secours en zone blanche…
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