Dans un entretien au « Quotidien », qui sera publié lundi dans son intégralité, le président du Conseil national de l’Ordre des médecins (CNOM) répond aux inquiétudes du corps médical sur les tarifs et le projet de réseaux de soins mutualistes.
LE QUOTIDIEN – Dans une lettre ouverte, l'UFML (union française pour une médecine libre) vous adresse de multiples reproches. Vous vous taisez, disent-ils, sur la disparition de la chirurgie libérale, sur la rémunération indigne des généralistes, sur le projet de loi de réseaux de soins... Que répondez-vous ?
Dr MICHEL LEGMANN – Je n’ai pas de compétence pour ce qui n’a pas trait à la déontologie. Je ne suis pas signataire de la convention, je ne suis pas présent à la table des négociations, je ne suis pas un syndicat.
Mais je suis en liaison permanente avec tous les syndicats et leurs représentants, dans toutes les disciplines, qu’elles exercent dans le public ou le privé. Tous les chirurgiens savent parfaitement quel est mon point de vue. Je suis scandalisé par le fait que les honoraires des chirurgiens n’aient pas été revalorisés depuis plusieurs décades.
Le fait que l’acte des généralistes soit aussi bas est une honte, c’est le plus bas d’Europe. Une consultation à 23 euros ne permet pas à un généraliste d’exercer à Paris, par exemple. Le premier désert médical, c’est Paris. Comment voulez-vous qu’un généraliste paye un loyer, se paye un secrétariat, et s’achète son appartement, à ces tarifs-là ? S’il y a un secteur II, c’est bien parce qu’il y a un secteur I qui n’est pas rémunéré. Le secteur II a été conçu par Raymond Barre comme une soupape, et si maintenant on veut supprimer cette soupape, il faut préalablement revaloriser les actes du secteur opposable. Ce n’est pas le cas, donc la crise demeure. Quand on supprime la soupape, ça finit par imploser.
Sur le projet de loi sur les réseaux de soins des mutuelles, on ne m’a pas demandé mon avis, mais c’est encore pire que tout (...)
Retrouvez l’intégralité de l’entretien dans notre édition du 3 décembre
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