L’Intersyndicat national des internes des hôpitaux (ISNIH) a secoué le cocotier conventionnel en regrettant de n’avoir pas été associé à la négociation de deux nouveaux avenants par les syndicats de médecins libéraux et l’assurance-maladie.
Jeudi 31 janvier, les partenaires ont en effet finalisé les avenants 9 et 10 en commission paritaire nationale (CPN), une instance où ne siègent pas les structures jeunes. L’avenant 9 concerne la prise en charge des cotisations des médecins en EHPAD, le suivi des patients post-ALD, l’ajustement du forfait thermal (STH) à 80 euros ou l’extension de revalorisations aux stomatologues.
L’avenant 10 ouvre la rémunération sur objectifs de santé publique aux gastro-entérologues.
L’ISNIH demande depuis plusieurs semaines à pouvoir participer aux séances de négociation conventionnelle en disposant d’une voix délibérative et plus seulement en tant qu’observateurs afin de représenter les milliers d’internes en formation.
Une mission IGAS en cours
Mais tous les syndicats juniors ne sont pas du même avis. La cellule jeune de la CSMF s’y oppose catégoriquement. Elle rappelle que les médecins sont le seul corps professionnel où des étudiants sont présents aux négociations professionnelles. La CSMF Jeunes estime que les internes et les chefs de clinique n’ont « aucune légitimité pour exiger quoi que ce soit en rapport avec la vie conventionnelle ».
Elle reproche aux internes et aux chefs de cliniques, encore en formation, de n’être « jamais sortis de l’hôpital », et affirme que « la plupart n’exerceront jamais en libéral ». « Il est fondamental que la voix des jeunes soit représentée lors des négociations conventionnelles, mais les jeunes libéraux installés, et non des étudiants, qui plus est irrespectueux et perturbateurs », accuse la CSMF Jeunes.
« Cette polémique n’a pas lieu d’être, déplore Emmanuel Bagourd, président de l’Intersyndicale nationale autonome représentative des internes de médecine générale (ISNAR-IMG). Nous avons toujours voulu être présents aux négociations conventionnelles en tant qu’observateurs et nous souhaiterions également assister aux CPN mais il n’est pas question aujourd’hui de demander à avoir une voix délibérative. La présence des associations de patients aux négociations conventionnelles nous semble plus urgente ».
Cette controverse intervient - et ce n’est sans doute pas un hasard - alors qu’une mission de l’IGAS est en cours sur la rénovation de la vie conventionnelle.
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