Pour une consultation C3

Nomenclature des actes cliniques

Publié le 16/12/2013
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LES ENDOCRINOLOGUES-DIABÉTOLOGUES obtiendront-ils la mise en place d’une consultation clinique complexe, cotée C3 ? « En tout cas, nous menons depuis plusieurs mois un gros travail sur la nomenclature des actes cliniques et sur la définition du contenu de cette consultation qui est indispensable pour assurer la survie de notre spécialité », explique le Dr Claude Colas, vice-présidente du SEDMEN et secrétaire générale de l’UMESPE, la branche spécialiste de la CSMF. « Il ne faut pas oublier en effet que les revenus des endocrinologues-diabétologues sont parmi les plus bas des spécialistes. Nous sommes même en dessous des généralistes. Aujourd’hui, en secteur 1, un endocrinologue-diabétologue gagne en moyenne 41 000 € par an et, en secteur 2, 46 000 € », indique le Dr Colas, en rappelant que, sans acte technique, les tarifs en secteur 1 sont compris entre 28 et 46 € (C2).

Les endocrinologues-diabétologues ont certes bénéficié, en juillet 2011, de l’élargissement de la MCE, applicable en cas de complications du diabète ou d’affections endocriniennes inaugurales. « Cet élargissement a permis une revalorisation de 4,7 % sur nos honoraires remboursables. Mais cette MCE n’est qu’une infime gratification de notre travail puisqu’elle ne s’applique qu’en cas de diabète compliqué, soit très tard dans l’histoire de la maladie. Une grande partie de notre activité professionnelle, qui consiste à prévenir l’apparition des complications, n’est donc toujours pas reconnue à sa juste valeur », souligne le Dr Colas. « Une des grosses lacunes de la MCE est aussi de ne pas prendre en compte notre travail sur l’obésité, le dépistage des troubles du comportement alimentaire et la prise en charge en amont de la chirurgie bariatrique », ajoute-t-elle

Le SEDMEN fonde donc de gros espoirs sur la mise en place de la CCAM (classification commune des actes médicaux) clinique et l’instauration de cette consultation complexe. « Cette consultation, nous la pratiquons tous les jours à la demande des médecins traitants. Elle a vocation à être centrée sur le patient atteint de maladie chronique ; Elle repose sur notre savoir-faire, notre expérience, notre écoute, notre spécificité. C’est une consultation nécessairement longue car elle contient des messages dont la portée est lourde pour le patient : l’annonce d’un diagnostic, d’un traitement à vie, d’une menace de complications, la mise en place d’une éducation du patient pour favoriser son autonomie », explique le Dr Colas.

La vice-présidente du SEDMEN reconnaît ne pas avoir véritablement de visibilité sur l’accueil que va réserver l’assurance-maladie à cette demande de consultation clinique complexe. « Nous n’avons pas encore entamé de négociations sur ce point précis. Et nous ne savons toujours quand sera mise en place cette CCAM clinique, qui commence à faire un peu figure d’Arlésienne ».

D’après un entretien avec le Dr Claude Colas, vice-présidente du SEDMEN et secrétaire générale de l’UMESPE, la branche spécialiste de la CSMF.

 ANTOINE DALAT

Source : Bilan spécialistes