« Les blessures n'ont pas cicatrisé, tous autant qu'on est », a assuré l'urgentiste Patrick Pelloux à la barre de la cour d'assises spéciale de Paris, ce mercredi 10 septembre, alors que se poursuit le procès des attentats de janvier 2015 et notamment l'attaque contre « Charlie Hebdo ».
« Je suis médecin et urgentiste depuis très longtemps, j'ai fait mon service militaire chez les pompiers de Paris... Mais une scène comme ça, je n'en avais jamais vu, c'était un carnage », une scène « apocalyptique », a raconté Patrick Pelloux à la cour. À cet instant, « j'ai senti comme une fracture à l'intérieur de moi. Il y avait ces blessés à aider, il y avait ma désespérance de voir Charb dans cet état, devoir mettre des pansements sur des blessés, des garrots. »
« Qu'on ne nous empêche pas de penser »
L'ex-chroniqueur avoue avoir encore du mal à comprendre, cinq ans après le drame, la logique d'une telle violence. Resté très proche de « Charlie », il a longuement rendu hommage aux disparus, aux proches des victimes, jugeant nécessaire que le « combat » de l’hebdomadaire satirique se poursuive, pour la « liberté d'expression », pour la « laïcité » et contre le « fanatisme religieux ».
« Personne n'empêche de croire. Mais qu'on ne nous empêche pas de penser, qu'on ne nous empêche pas de créer », a-t-il martelé à la barre, se disant très inquiet de la « montée de l'islamisme », notamment dans « le monde de la santé ».
Chroniqueur pour l'hebdomadaire satirique depuis 2004, Patrick Pelloux participait à une réunion avec des pompiers près des locaux de « Charlie » lorsque les frères Kouachi ont déclenché l'attaque. Appelé par un des survivants, l'urgentiste est arrivé quelques minutes seulement après le drame.
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