Colle dans les serrures, huile de vidange dans les bureaux… : les sabotages se multiplient dans les hôpitaux de Guadeloupe

Publié le 08/10/2021

Crédit photo : AFP

Alors que le débat sur l’obligation vaccinale et le pass sanitaire fait rage en Guadeloupe, les actions de sabotage contre les hôpitaux s'y multiplient. Des personnes « font des actions de sabotage à l’intérieur des établissements », a déclaré lors de son point hebdomadaire la directrice générale de l’agence régionale de santé (ARS) Guadeloupe, le Dr Valérie Denux. « Ils ont déversé de l’huile de vidange dans les services des ressources humaines du CHU ces derniers jours, ils mettent de la colle dans les serrures, ils bloquent certains accès », détaille-t-elle, estimant que ces actions entraînent « des désorganisations, voire des pertes de chances pour les patients ».

« Je comprends qu’on puisse s’exprimer », a ajouté Valérie Denux, « mais là ce sont vraiment des actes répréhensibles » qui « peuvent vous mettre en danger ».

Le débat sur le pass sanitaire et l'obligation vaccinale est particulièrement virulent sur l’île, la contestation sociale s'exprimant jusque dans les établissements de santé et notamment au CHU de Pointe-à-Pitre, où le personnel reste très majoritairement non vacciné. En Guadeloupe, seuls 44 % des adultes ont reçu au moins une injection.

Plaintes en cours

Dans une motion datée du 2 octobre, les médecins de la commission médicale d’établissement du CHU de Pointe-à-Pitre dénoncent eux aussi des « agressions verbales et physiques ».

« La contestation de la loi sur l'obligation vaccinale dans les établissements de soins, destinée à protéger les patients qui viennent nous confier leur santé, ne saurait justifier les entraves à la circulation à l'intérieur de l'établissement et les actes de malveillance envers les soignants se rendant au chevet des malades », écrivent-ils. Ils appellent à cesser ces agissements, pour pouvoir « donner des soins dans la sérénité ». Selon le préfet Alexandre Rochatte, des procédures « sont en cours, avec des dépôts de plainte qui ont été effectués par les établissements concernés ».

En Guadeloupe, plus de 800 personnes sont décédées à l’hôpital depuis le début de l’épidémie, dont 525 depuis le début de la quatrième vague, selon l’ARS. Le nombre de décès a augmenté de 78 % en Guadeloupe et de 69 % en Martinique entre le 1er juin et le 20 septembre, par rapport à la même période de 2019, année sans Covid, a annoncé l'Insee dans des statistiques publiées en fin de semaine dernière. Pour la France entière, le nombre de décès est supérieur de 3 % sur la même période.

(Avec AFP)

Source : lequotidiendumedecin.fr