TOURISME - Au pied des collines euganéennes

Abano, les thermes de la Vénétie

Publié le 17/01/2013
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UN’ESPERIENZA minerale e culturale : voilà ce qu’il s’est passé à Abano, au nord de l’Italie. Il n’a pourtant pas été facile de quitter l’aéroport Marco Polo pour toute autre destination que Venise, dont je scrutais les lumières avec avidité à travers le hublot. J’ai eu de la peine à gérer ma frustration dans le taxi qui me déposait, une trentaine de minutes plus tard, à l’Abano Ritz. Mais l’accueil d’Ida Poletto, une élégante Italienne qui dirige l’établissement cinq étoiles avec sa sœur (dans le sillage de leur mère), m’a vite rasséréné. C’est le papa qui a créé l’hôtel il y a cinquante ans. Il en a choisi le nom après une poignée de mains amicale avec l’un des deniers héritiers du Ritz, à Paris, nous indique-t-elle, fière de perpétuer cet héritage.

Les Thermes des collines euganéennes d’Abano-Montegrotto, la plus grande station thermale d’Europe spécialisée dans la thérapie de boue, ne possèdent pas moins d’une centaine d’hôtels, tous avec ce même esprit familial. Chacun d’entre eux dispose de son propre puits thermal, de son centre thermal et de ses piscines. L’eau, qui prend naissance dans les monts Lessini, dans les Préalpes, est classée, d’un point de vue chimique, comme une source « salso-bromo-iodique hyperthermale ».

Le pouvoir du fango.

La fangothérapie continue de faire la renommée des établissements de la région. À l’extérieur du centre d’Abano Ritz, le dottore Parfimon Carp me montre les différents bassins de maturation : l’argile, en contact avec l’eau thermale, donne lieu au développement de micro-algues pourvues de différentes propriétés thérapeutiques. Le mécanisme d’action anti-inflammatoire du fango, étudié à l’université de Padoue, bénéficie d’un brevet européen.

La fangothérapie – particulièrement recommandée pour soigner l’arthrose, l’ostéoporose et autres rhumatismes mais aussi pour le stress – se décline en plusieurs temps, selon l’indication du dottore. L’application du fango chaud (généralement pendant une quinzaine de minutes) est suivie par un bain thermal (autour de 37°C) puis par un massage. « Rien qu’avec trois jours de thérapie, je sens déjà beaucoup mieux mon genou », me confie un client français, sourire aux lèvres. Mais sa femme précise : « L’idéal c’est quand même six jours. » Quant à moi, un jour m’a suffi pour dénouer mon esprit.

L’hyperactive Ida Poletto est également à l’origine d’une ligne « bien-être thermale », la Thermal5colours, à mi-chemin « entre la médecine et la cosmétique », explique-t-elle. Les soins se déroulent de la même manière mais le fango est en quelque sorte féminisé, l’argile étant mélangée avec des crèmes colorées : blanche pour l’effet gommant, jaune pour drainer et mincir, verte pour tonifier, rouge et bleue pour les effets anti-âge et antioxydant.

Reposée et apaisée, je ne suis finalement pas mécontente d’avoir retardé mes promenades vénitiennes. « Venise, Venise ! Il y a quand même autre chose à visiter dans la région », s’agace un client italien avec qui je discutais en buvant un spritz au bar de l’hôtel. « À une quinzaine de minutes de là, vous avez l’une des plus élégantes et dynamiques villes d’Italie : Padoue ! N’avez-vous pas entendu parler de la chapelle Scrovegni, le chef-d’œuvre de Giotto ? Et les villas palladiennes, ça ne vous dit rien ? » Difficile de tout parcourir dans les deux derniers jours qu’il me reste. Mais je sens que le fango m’a donné des ailes. Avanti !

STÉPHANIE HASENDAHL
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Source : Le Quotidien du Médecin: 9210