Tous les humains sont dépendants les uns des autres, dès la naissance. « L'Homme est un animal sociable », dit-on depuis Montesquieu. Il est aussi un animal fragile. On pensera bien sûr au bébé. Et de façon générale, si l'on se compare aux animaux, nous n'avons ni griffes, ni crocs, ni cornes, ni carapace…
Mais l'interdépendance abrite, contient la dépendance, qui représente l'aspect négatif de notre existence, l'ensemble des situations qui souvent nous rendent malheureux. S'il faut se réjouir de l'une, il faut déplorer l'autre, montrent les auteurs.
Notre époque aggrave volontiers cet état de fait. Elle est quête permanente de liberté individuelle, désir éperdu d'indépendance qui peut nous conduire vers le choix de la solitude. Nous avons souvent honte de demander de l'aide, précisément parce que ce serait un signe de faiblesse ou d'asservissement. Les auteurs analysent le cas de jeunes parents qui se sentent coupables de ne pas savoir éduquer leurs jeunes enfants.
Robert Bernstein, psychologue, spécialiste de la dépendance, montre qu'il faut accepter l'interdépendance, sans se sentir fragilisé par ce lien. Ne vivons-nous pas dans un monde où tout a été créé, pensé par d'autres, à commencer par nos vêtements et notre mobilier ?
Rébecca Shankland et Christophe André concluent que « la meilleure manière de s'épanouir, c'est d'accepter notre interdépendance au lieu de chercher à lutter contre elle ». Cela passe par une qualité difficile à acquérir, la confiance, pour éviter, comme le disait Jean-Paul Sartre, d'être « condamné à boire sans soif ».
Rébecca Shankland et Christophe André, « Ces liens qui nous font vivre », Odile Jacob, 336 p., 21,90 €
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