La palme d'or et autres films

Affaires d'enfants

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Publié le 13/12/2018
Cinéma-Une affaire de famille

Cinéma-Une affaire de famille
Crédit photo : LE PACTE

Qu'est-ce que la famille ? Dans « Une affaire de famille », palme d'or du festival de Cannes, la famille ne semble avoir comme caractéristique, au premier abord, que ses difficultés à joindre les deux bouts. Mais on peut compter sur le cinéaste japonais Hirokazu Kore-Eda (« Nobody Knows », « Tel père, tel fils ») pour dévoiler les vérités intimes derrière les apparences.

Les parents n'aiment pas toujours leurs enfants, peuvent les abandonner, les faire souffrir. Inversement, nul besoin d'un lien génétique pour prodiguer de l'amour. La démonstration passe cette fois par un garçon intrépide, une petite fille craintive et des adultes qui prennent les mauvaises décisions, avec des rebondissements policiers, puisqu'il y a une « affaire ». Une jolie réponse, porteuse d'espoir, à ceux qui veulent enfermer la famille dans une définition simpliste.

« Utoya, 22 juillet », d'Erik Poppe, fait revivre en temps réel, soit 72 minutes, en un plan-séquence qui suit une jeune fille (personnage inventé, par respect pour les victimes), la tuerie perpétrée par l'extrémiste de droite Anders Behring Breivik sur l'île norvégienne où étaient réunis des Jeunes Travaillistes, qui a fait 69 morts. Une reconstitution fondée sur des témoignages et des rapports de police. Dans le même temps, on peut voir sur Netflix une autre version de ce drame, « Un 22 juillet », de Paul Greengrass.

Pour les enfants, « Oscar et le monde des chats », production chinoise inspirée d'un ancien conte ; « Pachamama », de Juan Antin, dessin animé qui a pour cadre les Andes des Incas (à partir de 5-6 ans) ; « Rémi sans famille », d'Antoine Blossier, relecture moderne et moins misérabiliste du roman d'Hector Malot, avec Daniel Auteuil dans le rôle du musicien ambulant Vitalis, auquel est vendu le jeune orphelin, arraché à sa mère adoptive (à partir de 7 ans). Des superhéros aussi, avec « Spider-Man : New Generation », un film d'animation qui met en scène un jeune homme-araignée noir et latino. Pour les jeunes et les amateurs de spectaculaire, « Mortal Engines », produit par Peter Jackson, thriller d'anticipation dans lequel des villes mobiles s'affrontent.

Un autre film primé est également à l'affiche, mais diffusé uniquement sur Netflix, à partir du 14 : « Roma », Lion d'or à Venise, dans lequel le Mexicain Alfonso Cuarron se souvient de son enfance (Roma est un quartier de Mexico). « Pour moi l'essentiel est que "Roma" soit vu par le plus grand monde », répond le cinéaste à ceux qui lui reprochent le choix de Netflix pour la diffusion. En outre, il peut concourir aux Oscars (et est déjà sur la liste des réalisateurs sélectionnés pour les Golden Globes) puisque le film a connu une brève sortie dans quelques salles américaines.

Renée Carton

Source : Le Quotidien du médecin: 9710