Des monuments en souvenir

Après la Commune de Paris

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Publié le 02/04/2021

Nombreuses sont les célébrations des 150 ans de la Commune de Paris, devenue un symbole de l’émancipation ouvrière. Avec les incendies de plus de 200 bâtiments parisiens, dont le Palais des Tuileries et l’Hôtel de Ville, Notre-Dame y échappant de justesse, Paris est dévasté. Mais de ces journées naîtront plusieurs monuments remarquables.

Le monument de Bartholomé au Père-Lachaise

Le monument de Bartholomé au Père-Lachaise
Crédit photo : VILLE DE PARIS/COARC/J.M.-MOSER

Après la défaite de la France et, le 26 février 1871, la signature de la paix avec l’Allemagne, qui annexe l’Alsace et une partie de la Lorraine, deux majorités s’opposent, celle socialiste et républicaine des élections municipales à Paris, les fédérés, et celle de l’Assemblée Nationale qui siège à Versailles, les monarchistes. Pendant la « semaine sanglante » de mai 1871, 147 fédérés sont fusillés dans le cimetière du Père Lachaise et jetés dans une fosse commune, auxquels viendront s’ajouter d’autres cadavres des environs. À partir des années 1880, le Mur des Fédérés, marqué par une plaque « Aux morts de la Commune 21-28 mai 1871 », dont la simplicité contraste avec la violence de l’événement, devient un lieu de rassemblement, symbole de résistance républicaine.

Inauguré en 1899 au Père-Lachaise, « Aux morts » est un des premiers monuments funéraires dédiés à toutes les victimes de guerre sans distinction. Il est inspiré à Albert Bartholomé par la frise du Parthénon et par un mastaba égyptien. Vingt-et-une figures nues symbolisent le passage de la vie à la mort, avec ce qu’il y a de peur, de chagrin et de résignation. Elles se dirigent vers une porte centrale obscure, où un dernier geste de tendresse est esquissé. Au-dessous, un couple avec un enfant qui sont déjà partis.

Autre versant de la guerre de 1870 et de la Commune, le Sacré-Cœur de Montmartre, voulu par la majorité catholique et royaliste comme « un défi au pouvoir républicain de la Troisième République ». L’architecte Paul Abadie (1812-1884) a bénéficié pour sa construction de fonds provenant exclusivement des souscriptions de 10 millions de fidèles. D’inspiration ottomane avec 4 coupoles, le chantier n’est achevé qu’après la première guerre mondiale.

Autre témoignage des événements : en souvenir d’une cinquantaine d’otages, dont dix religieux, fusillés par les Communards dans le XXe arrondissement, les jésuites agrandissent leur chapelle, qui, dans les années 1930, deviendra l’église Notre-Dame-des-Otages.

 

 

 

 

 

Caroline Chaine

Source : Le Quotidien du médecin