Photographe, architecte, sculpteur, performeur, cinéaste, activiste sur les réseaux sociaux, Ai Weiwei revient à Marseille sur les pas de son père, le grand poète chinois Ai Qing. Il expose 50 œuvres qui dialoguent avec les objets du quotidien du MuCEM (1).
Très ancré dans l’histoire et les coutumes de son pays, Weiwei part du quotidien pour raconter la société. Il accroche des lustres (très chargés dans les hôtels chinois, symboles de luxe) à un urinoir, à la manière de Duchamp. Il montre la xénophobie de la France face au « péril jaune » dans les « cartes réclames ». Il dénonce l’industrialisation à travers « Coloured House », une maison traditionnelle chinoise recouverte de peintures industrielles. Contestataire, il relie les cultures chinoises et occidentales, le passé et le présent.
L'artiste a appelé son exposition « Fan-Tan » du nom d'un char d’assaut anglais qui opérait sur le sol français durant la Première Guerre mondiale, offert par un homme d’affaires chinois, nom lui-même emprunté à un ancien jeu de paris.
Inspiré par la science
À la Fondation Maeght, « Jan Fabre - Ma nation : l'imagination » (2). Les sculptures et dessins de l'artiste belge s’inspirent de la science et de l’histoire des arts pour appréhender notre cerveau, nos rêves, nos émotions et notre imagination. « Le cerveau représente à mes yeux la métaphore de la terra incognita. S’occuper d’art et de beauté, c’est toujours arpenter le sentier de cette terra incognita. »
Baroques et surréalistes, les cerveaux sont plantés de natures mortes. Les Pietas, où Jan Fabre se représente en Christ tenant dans la main un cerveau, sont « des triptyques symbolisant la science, la religion et l’art ». Les gisants sont un hommage à la neuroanatomie. Dans une vidéo, il converse avec Giacomo Rizzolatti, le découvreur des neurones miroirs expliquant l’empathie. « L’art et la science ont ceci de commun que ce sont tous deux des sauts dans l’inconnu », dit le plasticien-metteur en scène et chorégraphe, actuellement dans la tourmente d'accusations de harcèlement.
S'envoler
À Paris, « l'Envol » est la dernière exposition de la Maison Rouge (3), créée par Antoine de Galbert. L'envol, un désir propre à la création de s’extraire de notre monde qui réunit des artistes d’art brut et contemporain autour de photos, performances, danses, objets rituels, exploits, objets volants. Qu'il soit réel désir de voler ou plongeon dans une métaphore du vol, l'envol commence toujours dans la tête de l’artiste. Il est poétique, dramatique et parfois thérapeutique.
(1) Jusqu'au 12 novembre. Tél. 04.84.35.13.13, www.mucem.org
(2) Jusqu'au 11 novembre. Tél. 04.93.32.81.63, www.fondation-maeght.com
(3) Jusqu'au 28 octobre. Tél. 01.40.01.08.81, www.lamaisonrouge.org
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