Avec « La folie en fête - Aux racines de l'art brut », la Maison de Victor Hugo (1) accueille 200 œuvres issues de quatre collections de psychiatres au tournant des XIX et Xes siècles, en écho aux troubles psychiatriques dont souffraient Eugène, le frère de l'écrivain, et sa fille Adèle. Depuis les travaux de Pinel et d’Esquirol, dans l’asile devenu maison de soins, on s’attache au traitement moral de la folie avec l’art-thérapie et, pour la première fois, les œuvres sont vues comme de l’art à part entière, après des recherches plus orientée sur des diagnostics.
Dès 1838, le Dr William A. F. Browne, à Dumfries, en Écosse, différencie les œuvres d’atelier de celles de création personnelle. Avec le Dr Auguste Marie (1865-1934), à Villejuif, les créations des patients sortent des archives pour devenir des œuvres d’art à part entière ; une grande partie de sa collection a été acquise par Jean Dubuffet et se trouve aujourd’hui au musée d’Art brut de Lausanne.
Le Dr Walter Morgenthaler (1882-1965), qui travaille à l'asile de Waldau, près de Berne, est l'un des premiers à introduire les psychothérapies et la psychanalyse. Il s’intéresse aux processus évolutifs et dégénératifs des troubles et Adolf Wölfli sera son plus célèbre patient.
Hans Prinzhorn (1886-1933), à l’hopital psychiatrique de l’université de Heidelberg, renonce à la barrière entre pathologie et esthétique, au point que sa collection a été utilisée par la propagande nazie pour promouvoir l’idée de dégénérescence de l’art des avant-gardes.
Au-delà de ces classifications et de leur contexte, on suit l’évolution du regard porté sur la folie et on découvre de grandes œuvres.
En liberté
Autre art non académique, celui né autour des années 1980, appelé Figuration libre en France avec Robert Combas, Graffiti aux États-Unis, avec Basquiat et Keith Haring entre autres. Un mouvement qui s’inspire de la culture populaire, de la musique rock, de la culture punk et de la bande dessinée et que l’on retrouve en Allemagne avec le Neue Wilde Malerei et en Union soviétique avec les Nouveaux Artistes. Pour l'exposition « Libres Figurations - Années 80 », Le Fonds Hélène & Édouard Leclerc, à Landerneau (2), réunit 50 artistes internationaux emblématiques de cette scène innovante, avec 200 peintures, sculptures, films, vidéos, photos.
Le statut de l'architecte
À l’opposé de cette liberté de création, l’exposition « Dessiner pour bâtir », à l'Hôtel de Soubise (3), évoque en 200 documents la reconnaissance et le nouveau statut de l’architecte au XVIIe siècle aboutissant à la création de l’Académie d’Architecture en 1671. Cette dernière joue un rôle artistique et culturel qui va des premières esquisses et des belles feuilles de présentation jusqu’aux documents techniques ou contractuels, avec les dessins d'exécution et les maquettes, en passant par les responsabilités de maître d'œuvre, juridiques et économiques.
Avec Mansart, Le Vau. Lemercier, Claude Perrault, on découvre les architectes modernes du palais de l’Institut, du dôme des Invalides, de la Colonnade du Louvre et de bien d’autres architectures classiques.
(1) Maison de Victor Hugo, jusqu'au 18 mars. Tél. 01.42.72.10.16, www.maisonvictorhugo.paris.fr
(2) Fonds Hélène & Édouard Leclerc, Landerneau, jusqu'au 2 avril. Tél. 02.29.62.47.78, www.fonds-culturel-leclerc.fr
(3) Hôtel de Soubise (Archives nationales), jusqu'au 12 mars, www.archives-nationales.culture.gouv.fr
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