* Etta James nous a quittés récemment, à l’âge de 73 ans. De son vrai nom Jamesetta Hawkins, la chanteuse, qui a connu une enfance plus que difficile – une mère péripatéticienne pour marins en bordée, un père adoptif alcoolique, une mère adoptive qui meurt dans ses bras alors qu’elle n’a que 12 ans –, est décédée des suites d’une leucémie à Los Angeles. Considérée comme l’une des reines vocales du blues, de la soul et du funk, elle a pourtant aussi attiré les projecteurs sur sa carrière à cause de son surpoids, de ses frasques et de ses excès en tous genres. Baptisée « The Queen of Soul » par Leonard Chess, fondateur de la maison de disques éponyme de Chicago, elle va très rapidement prendre en marche le train de la vague rhythm’n’blues dans les années 1960. Une musique qui restera sa marque de fabrique et à laquelle elle rend hommage dans « The Dreamer » (Verve/Universal), son ultime enregistrement en studio, gravé un an avant sa disparition. Parmi les titres choisis, des reprises de compositions de maîtres de genre comme Otis Redding, Bobby « Blue » Bland, Ray Charles ou le bluesman Little Milton. Et même si la voix n’est plus aussi explosive, puissante et provocatrice en raison de la maladie, la ferveur, l’émotion et la hargne sont toujours présentes et vibrantes. Un disque absolument poignant.
* Dans une société qui n’aime plus forcément les étiquettes musicales et préfère succomber aux sirènes du crossover, le chanteur et guitariste Otis Taylor à toute sa place. Considéré comme un alchimiste, un authentique innovateur, il est surtout l’artisan d’une forme de blues très personnelle, engagée voire philosophique dans ses textes, appelée « Trance Blues », où se mêlent des rythmes funky et syncopés, des riffs de guitares parfois rockisants, des chœurs, une trompette et cette voix si particulière, plus récitante que chantante. « Contraband » (Telarc/Socadisc), son dernier CD, qui comprend 14 titres originaux, raconte avant tout des histoires. Des histoires du peuple afro-américain et des esclaves durant ou après la Guerre de Sécession – le très expressif « Contraband Blues », – après la Première Guerre mondiale, dans le Sud raciste, ou encore de simples histoires d’amour, contrarié, comme toujours dans le blues. Un album militant.
* Fils du chanteur de folk Leon Bibb, neveu du pianiste de jazz John Lewis, l’un des fondateurs du célèbre Modern Jazz Quartet (MJQ), et filleul du chanteur de gospel, Paul Robeson, Eric Bibb était tout désigné pour reprendre le flambeau du blues, et plus particulièrement du folk blues, propre au Delta du Mississippi. C’est pourtant en Louisiane – où se sont mélangées, à la Nouvelle-Orléans, les musiques d’influences africaines, françaises, espagnoles, amérindiennes, caribéennes et autres – que le chanteur-guitariste et banjoïste a décidé de graver son dernier opus, « Deeper In The Well » (DixieFrog/Harmonia Mundi). Un environnement musical correspondant parfaitement à ce troubadour moderne qui se promène dans la musique cajun et country blues, restituant à merveille le climat nonchalant des bayous, en solo ou en groupe (avec violon, accordéon, dobro et mandoline), sur des compositions originales ou des reprises inattendues, comme cet étonnant « The Times They Are A Changin’ », de Bob Dylan. La célébration d’un héritage culturel multiple. Eric Bibb sera à Paris, au New Morning, le 2 avril.
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