UNE PHRASE de Mark Twain, discutable, « La vie serait bien plus heureuse si nous naissions à 80 ans et nous approchions graduellement de nos 18 ans », a inspiré une nouvelle de Fitzgerald, dont Eric Roth a tiré un scénario. David Fincher (« Seven », « Fight Club »), qui n’a peur de rien, a osé en faire un film. Il a eu raison, selon le public et la profession : avec 13 nominations aux oscars, « l’Étrange Histoire de Benjamin Button » approche le record (14) détenu par « Titanic » et « Eve ».
Pour raconter 80 et quelques années de vie vécues à l’envers, il fallait bien près de trois heures (2 heures 45) et des effets spéciaux coûteux. Et c’est vrai qu’ils sont bien faits, que le visage vieilli de Brad Pitt est crédible. C’est ce qu’on admire en premier, la prouesse technologique et les astuces du scénario pour faire tenir l’histoire debout. Du coup la méditation sur le temps et le drame romanesque en perdent un peu de leur force.
Ce n’est qu’une petite réserve. Qui n’empêche pas d’admirer l’inventivité de la mise en scène et la performance des acteurs, Brad Pitt et Cate Blanchett. Le film comporte des moments magnifiques et de belles métaphores. Des tranchées de la Première Guerre mondiale à la Nouvelle Orléans menacée par l’ouragan Katrina, en passant par Mourmansk ou Manhattan, nous voyageons dans le temps et l’espace en compagnie du héros mais aussi de personnages étonnants et attachants, comme le marin tatoué.
Lorsque Benjamin et Daisy ont enfin, l’un rajeunissant, l’autre vieillissant, l’âge de s’aimer, impossible de ne pas être attendri. « Je voulais filmer une histoire d’amour qui n’ait rien à voir avec "Roméo et Juliette" », dit Fincher. Sur ce point, mission accomplie.
DJ et médecin, Vincent Attalin a électrisé le passage de la flamme olympique à Montpellier
Spécial Vacances d’été
À bicyclette, en avant toute
Traditions carabines et crise de l’hôpital : une jeune radiologue se raconte dans un récit illustré
Une chirurgienne aux nombreux secrets victime d’un « homejacking » dans une mini-série