« Les Hirondelles de Kaboul »

Au plus près de la vérité humaine

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Publié le 05/09/2019

L'animation pour évoquer les drames du monde : « Les Hirondelles de Kaboul », primé au tout récent Festival du film francophone d'Angoulême, dit aussi bien, sinon mieux, que des images réelles la souffrance des Afghans (et surtout Afghanes) privés de libertés. Et l'espoir malgré tout.

À Kaboul, comme si on y était

À Kaboul, comme si on y était
Crédit photo : LES ARMATEURS

L'Afghanistan sous les talibans, dans les années 1990. Difficile, pour adapter « les Hirondelles de Kaboul », le roman de Yasmina Khadra, publié en 2002, d'imaginer un tournage sur place. Alors pourquoi pas un film d'animation ? Zabou Breitman, actrice, metteuse en scène de théâtre, réalisatrice (« No et moi »), accepte le défi. À condition de travailler à partir du jeu des acteurs et non des images à animer.

Et c'est ainsi que « les Hirondelles de Kaboul » trouve son réalisme humain, favorisant l'empathie avec des personnages qui ont le visage de leur interprète. La réalisatrice a embarqué Simon Abkarian, Hiam Abbass, Swann Arlaud, Zita Hanrot et quelques autres, dont son père, Jean-Claude Deret, 93 ans, qui allait mourir peu après, et les a fait jouer en costumes, avec des accessoires, tchadri étouffant et pistaches compris. Les images de la dessinatrice d'animation Éléa Gobbé-Mévellec, coréalisatrice, ont pu alors être créées.

Le drame en apparaît plus proche. Celui de deux couples. L'ancien combattant, gardien de la prison pour femmes où sont enfermées celles qui vont être exécutées, et son épouse qui se meurt du cancer. Le jeune enseignant sans élèves et sa femme qui ne peut plus dessiner que cachée chez elle. Comment garder l'espoir quand on n'a plus ni libertés ni ressources ?

Et aussi

Parmi les nouveautés de la semaine, « Fête de famille », de Cédric Kahn, avec Catherine Deneuve (présidente du jury du festival du cinéma américain de Deauville, qui s'ouvre vendredi), Emmanuelle Bercot, Vincent Macaigne, et le réalisateur, qui joue pour la première fois dans un de ses films. Dans cette famille un peu dingue, c'est l'anniversaire de la mère, troublé par le retour de la fille, disparue depuis trois ans.

Une comédie familiale et sociale, « Fourmi », de Julien Rappeneau, avec François Damiens en père alcoolique et dépassé, auquel son fils (Maleaume Paquin) tente de redonner espoir en lui faisant croire qu'il a été recruté par le club de foot d'Arsenal.

Comédie sociale qui se veut aussi romantique, « Andy », premier long métrage de Julien Weill, avec Vincent Elbaz et Alice Taglioni (obligé de travailler, un oisif croit trouver la solution en devenant escort boy).

Renée Carton

Source : Le Quotidien du médecin