SITUÉE au sud du massif caucasien, l’Arménie fait frontières communes avec la Géorgie, l’Azerbaïdjan, l’Iran et la Turquie. Dans ce pays essentiellement montagneux alternant plaines, massifs et hauts plateaux, l’Aragats (4 090 m) est le point culminant, mais lorsque l’on arrive à Erevan (prononcer Yérévanne) par la route surplombant la ville, ce que l’on aperçoit en premier, c’est le mont Ararat (5 165 m) recouvert de neiges éternelles se découpant dans le ciel.
Erevan, la capitale, est une des plus anciennes villes au monde. Elle étend sur cinq collines ses larges avenues, ses jardins et ses parcs verdoyants. Sa population est passée de 50 000 à 1 300 000 habitants en 100 ans. Impossible de se perdre avec, au nord, la gigantesque statue de la « Mère Arménie », guerrière le glaive à la main, et au sud le mont Ararat. La visite de la ville commence par deux « passages obligés » : la place de la République, centre du pouvoir politique arménien, et coeur du quartier des affaires. On trouve ici les ministères, le siège du gouvernement, la poste centrale, le musée d’Histoire de l’Arménie (1921), autant d’édifices monumentaux de type soviétique, recouverts de tuf rose et ocre, ornés de motifs traditionnels arméniens, et percés d’arcades. Décor de théâtre. Et la place de l’Opéra, qui après avoir été le haut lieu de la contestation du régime soviétique, est désormais le coeur de l’activité culturelle.
L’artère nord-sud de la capitale est la rue Abovian, bordée d’immeubles de deux étages datant du XIXe siècle, actuellement un des pôles de rénovation les plus importants, où s’implantent de nombreuses boutiques de produits traditionnels et de créations design.
Aux environs d’Erevan.
Plusieurs sites sont à voir autour de la capitale. Le lac Sevan, unique nappe d’eau douce suspendue à presque 2 000 mètres d’altitude, est trois fois plus étendu que le lac Léman. Des plages de sable blanc permettant baignades et sports nautiques y ont été aménagées. Au nord, la presqu’île aux Oiseaux est dominée par le monastère de Sevanavank, constitué de deux petites églises, exemple typique de l’art architectural arménien médiéval.
Les amateurs de ski se donnent rendez-vos à Tsaghgadzor, devenue la station de sports d’hiver ouverte de novembre à mai.
Et l’on ne saurait manquer Dzidzernagapert (forteresse des Hirondelles), lieu de recueillement et de mémoire, où chaque arbre planté est un souvenir des vies perdues.
L’extermination systématique de la population par le gouvernement ottoman turc a causé la disparition de 1,5 million de personnes de 1915 à 1917 et a conduit à un exode des Arméniens vers les différents points du globe (la France en compte environ 550 000). Une diaspora importante qui joue un rôle majeur dans la vie économique du pays : plus de 850 millions d’euros auraient été transférés l’an dernier par des particuliers (15 % du PIB).
La cuisine arménienne est de renommée mondiale. Le plat principal est composé essentiellement de viande : mouton, agneau ou porc. Le Mante, ravioles à base de viande hachée accompagnés de yogourt saupoudré de sumac et arrosé de citron. Dans ce pays sans mer, la truite du lac Sevan, l’ichkhan, est réservée aux hôtes de marque. Les fruits de saison (grenades, pastèques et prunes d’Arménie) peuvent être servis avec les pâtisseries aux noix et aux amandes gorgées d’un épais sirop, les Baklava ou Bourma. Autant de plats valorisés par le Tan, boisson traditionnelle au goût légèrement acide très désaltérante, et par le Guétap et l’Aréni, vins produits dans le sud du pays. Le repas se termine par un café arménien, infusé, bouilli sans être filtré, à consistance épaisse et arôme puissant. Vodka et eaux-de-vie locales (Oghi) sont très prisées car peu chères, mais c’est le Brandy, appelé « cognac arménien », qui est le numéro un des ventes de spiritueux.
L’héritage chrétien.
L’Arménie peut se vanter d’être le premier Etat au monde à avoir adopté le christianisme comme religion officielle, en l’an 301. Plus de 94 % de la population appartient à l’Eglise apostolique arménienne, indépendante des autres églises chrétiennes. A sa tête, le Catholicos, qui réside près d’Erevan, à Etchmiadzin, capitale spirituelle, centre de pèlerinage et haut lieu touristique.
Le patrimoine arménien recouvre plusieurs domaines : églises, monastères, céramiques, enluminures, stèles sculptées très caractéristiques. Les khatchkars sont de grandes dalles de pierre sur lesquelles se détache une croix en relief plat, dressées vers l’ouest soit à même le sol, soit sur des socles de pierre, isolées ou alignées.
Aujourd’hui, le pays est résolument tourné vers le tourisme, le nouvel aéroport de Zvartnotz envisage de doubler le nombre de passagers d’ici à 2010 et tout est fait pour la mise en valeur du patrimoine et pour développer le parc hôtelier et les maisons d’hôtes. Un nouveau pays, entre Orient et Occident, à découvrir.
Pour partir
TRANSPORTS
– Compagnie Armavia : 2 vols hebdomadaires à partir de 450 euros. Tél. 01.42.96.10.10.
– Air France : 3 vols hebdomadaires à partir de 540 euros. Tél. 0.820.820.820.
FORMALITES
Passeport valide plus de six mois après la date de retour et visa (20 euros).
DECALAGE HORAIRE
+ 3 h en hiver, + 2 h en été.
MONNAIE
Le dram (environ 500 drams pour un euro).
CLIMAT
Eté chaud et sec + 25 °C en juillet, hiver froid et enneigé, – 5 °C en janvier.
HOTELS
– Golden Palace Hotel (5 étoiles), Azatutyan Ave, Yerevan 375037. Chambre de luxe 150-200 euros, http://www.goldenpalacehotel.am.
– Armenia Marriott Hotel, République Square, 0010 Yerevan. Tél. 374-10-599-000.
– Europe Hotel (4 étoiles), centre-ville, proche de l’aéroport, http://www.europehotel.am.
– Le Congress (3 étoiles), http://www.congresshotelyerevan.com.
SEJOURS
Sabétours propose des voyages et des circuits organisés en Arménie comme un séjour à la carte, avion + 3 nuits Golden Tulip 5 étoiles en juillet, chambre double, à partir de 765 euros, Paris/Paris et un circuit, « Les hauts-lieux de l’Arménie », 11 jours/10 nuits pour 2 personnes en mai à l’Europe Hôtel 4 étoiles, 1 610 euros, Paris/Paris.
Sabératours : 11, rue des Pyramides, 75001 Paris. Tél. 01.42.96.10.10, www.saberatours.fr.
GUIDE
« L’Arménie », « le Petit Futé ».
RENSEIGNEMENTS
– Ambassade d’Arménie en France, 9, rue Viète, 75017 Paris. Tél. 01.42.12.98.00. Site Internet : http://netarmenie.com/accueil/index.php.
« L’Année de l’Arménie »
Pour l’Année de l’Arménie en France – du 21 septembre 2006 au 14 juillet 2007 –, plus de 500 manifestations culturelles et politiques sont prévues dans les deux pays. le Louvre présentera des khatchkars et de précieux objets liturgiques, la BNF, de riches collections de manuscrits, et le musée d’Orsay, des fonds photographiques patrimoniaux inédits. L’orchestre philharmonique d’Erevan sera en tournée en France, et accompagnera Charles Aznavour à l’Opéra Garnier.
En parallèle des événements organisés en France, l’automne 2006 sera l’occasion d’un Festival français en Arménie. Expositions-lectures de textes classiques par les acteurs de la Comédie-Française, Festival du film français. Programme complet sur http://www.armenews.com.
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