TOURISME - Capitale culturelle de la Suisse

Bâle et ses quarante musées

Publié le 05/04/2012
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Crédit photo : B. B.

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Crédit photo : B. B.

C’EST UN ÉVÉNEMENT. L’exposition consacrée à Pierre Bonnard fera date : une soixantaine de toiles, dont certaines sont rarement sorties de discrètes collections particulières. On y voit l’animation des rues de Paris, la tranquillité intime de la maison de l’artiste sur la Côte d’Azur, des œuvres consacrées à sa femme Marthe. Celui qui avait été baptisé le « nabi très japonard » en raison de son adhésion à l’éphémère mouvement artistique et pour avoir cédé au courant japoniste, a été un coloriste hors pair qui traduisait avec une rare acuité toutes les impressions sensorielles. La rétrospective se tient jusqu’au 13 mai à Riehen, près de Bâle, dans le musée de la Fondation Beyeler, conçu par l’Italien Renzo Piano. Ici, l’homme de Beaubourg n’a pas construit un gros machin plein de tubes et de couleurs comme dans le centre historique de Paris, mais une architecture paisible et discrète. Le bâtiment, revêtu de porphyre rouge, est formé de quatre murs longitudinaux, parallèles et monumentaux, de façades vitrées et d’un jardin d’hiver sur la longueur du côté ouest, qui offre une vue admirable sur le paysage. Il abrite en permanence une collection de quelque 200 œuvres des maîtres de l’art du XXe siècle : Monet, Cézanne, Van Gogh, Picasso, Warhol, Roy Lichtenstein ou Bacon. Ces tableaux font face à une vingtaine d’objets d’art tribal provenant d’Afrique, d’Océanie et d’Alaska. La fondation Beyeler fait partie du parcours « muséal » de Bâle. Cette ville ne se découvre pas à la va-vite. Sa quarantaine de musées y veillent. Le Kunstmuseum est le plus grand musée d’art en Suisse et la plus ancienne collection d’art publique au monde. Il possède la plus grande collection au monde des peintures de la famille Holbein (on doit à Hans un fameux portrait d’Henri VIII d’Angleterre). Le musée des Antiquités est consacré exclusivement à l’art et aux civilisations antiques de la Méditerranée; les pièces de la collection remontent pour la plupart aux civilisations égyptienne, grecque, italique, étrusque et romaine. Le Museum der Kulturen est un grand musée d’ethnologie qui abrite une des plus importantes collections européennes consacrées aux cultures du monde (ses collections en provenance d’Océanie, d’Amérique précolombienne, du Tibet et de Bali ainsi que ses textiles ont une renommée mondiale). Dans un autre genre, le Cartoonmuseum rassemble une belle collection dédiée à l’art de la satire, de la caricature et la BD.

Passé et présent.

Quand on ne se laisse pas enfermer dans les musées, on cède facilement aux charmes de cette ville qui multiplie les références au passé médiéval, gothique ou de la Renaissance. Entre la porte Saint Alban, le Kunstmuseum et le Rhin, se cache un des coins de Bâle les plus romantiques. D’étroites venelles et des cours d’eau dans lesquels le passé et le présent se côtoient avec bonheur : des métiers traditionnels comme un moulin à papier médiéval, les premiers bâtiments industriels, des maisons à colombages et des bâtiments modernes dessinés par Diener & Diener ou Michael Alder.

Ailleurs, quand il s’agit d’entrer dans la modernité, la métropole du nord de la Suisse s’est transformée en un laboratoire architectural sans comparaison. Bureaux, gare, stade : la ville n’accepte plus que le meilleur de la modernité.

Mais, à Bâle, le grand moment est le Carnaval. Chaque année, et cela depuis plus de dix siècles, il débute de façon très spectaculaire avec le Morgenstreich, le lundi matin suivant le Mercredi des cendres à 4 heures. À travers la ville plongée dans une obscurité, totale – on n’écarte pas les rideaux et on n’allume pas de feu d’artifice – plus de 200 lanternes caricaturant les événements marquants de l’année défilent au rythme des cliques et au son d’innombrables fifres et tambours. L’après-midi, près de 12 000 personnes costumées et masquées défilent en suivant des chars et des calèches. On distribue les Zeedel, petits papiers sur lesquels on a inscrit des poésies ironiques en vers et en dialecte bâlois. Les chars jettent les confettis et distribuent les oranges, des bonbons et des branches de mimosas. Pendant près de trois jours et deux nuits de joyeux cortèges se répandent dans les rues de la ville avec une bonne humeur distinguée. Un moment immense.

B. B.
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Source : Le Quotidien du Médecin: 9111