Il serait fastidieux d’énumérer les orchestres auxquels le nom de Bernard Haitink, aujourd’hui âgé de 92 ans, reste attaché, et encore plus la liste des honneurs et décorations qui ont couronné une des carrières les plus intègres de la fin du XXe et du début de ce siècle. Disons seulement qu’il restera l'un des chefs légendaires de l’Orchestre royal du Concertgebouw d’Amsterdam (de 1963 à 1988), au même titre que ses grands aînés Van Beynum et Mengelberg. Il a été directeur musical du Festival d’opéra de Glyndebourne et du Royal Opera à Londres. Et Boston, Chicago, Lucerne, Berlin, Baden-Baden ont été d’autres ports d’attache.
Le luxueux coffret-livre de 7 DVD s’ouvre sur « It comes my way - Portrait of a Conductor », un passionnant interview par Josst Honselaar et Hans Haffmans, filmé en Provence en 2019 peu avant le départ à la retraire du maestro, terme que l’on peine à employer pour un homme de tant de simplicité et d’humilité devant son art. Pressé de s’expliquer sur les secrets de sa réussite, il met en avant les notions de charisme, travail, retour aux sources de la partition, humanité des rapports avec les musiciens. L’homme fascine par sa franchise et la beauté de son regard sur la vie.
À Amsterdam, Haitink a maintenu vivante la flamme mahlérienne allumée par le disciple Willem Mengelberg. Il a même enregistré deux fois le cycle des symphonies. Trois DVD sont consacrés à six d'entre elles, filmées in loco à la tête des Berliner Philharmoniker dans les années 1990. À apprécier aussi avec cet orchestre superlatif qu’il adorait diriger et qui le lui rendait bien, trois concerts exceptionnels. Deux des Europakonzert que les Berlinois donnent traditionnellement chaque 1er mai dans une ville étrangère : Londres en 1993 avec le violoniste Frank Peter Zimmermann et Cracovie en 1999 avec le soprano Christine Shäfer et le pianiste Emanuel Ax. Et le Concert de Pâques de 2015 à Baden-Baden, dans un programme Beethoven, avec la violoniste Isabelle Faust.
Paris a souvent accueilli ce chef déjà légendaire à la tête de l’Orchestre National de France, qu’il aimait diriger. Retrouvera-t-on un jour ces concerts au même niveau de qualité technique ?
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